Actualités of Wednesday, 30 April 2025

Source: www.camerounweb.com

Polémique: un débat qui enflamme les milieux judiciaires et militaires camerounais

Image illustrative Image illustrative

Dans un débat qui enflamme les milieux judiciaires et militaires camerounais, Christian Emvolo répond aux déclarations du magistrat Ulrich Ovono concernant les procédures d'avancement de grades. Dans cette réplique mesurée mais ferme, l'auteur recentre la discussion sur les enjeux de gouvernance et d'intégrité institutionnelle, au-delà des considérations corporatistes. Une contribution qui appelle à dépasser les clivages entre corps d'État pour interroger les fondements mêmes du système judiciaire camerounais.




AFFAIRE AVANCEMENT DE GRADES
DE MAGISTRATS CIVILS ET OFFICIERS DES FORCES DE DÉFENSE: CHRISTIAN EMVOLO RÉAGIT AUX NOUVELLES PROPOS DU MAGISTRAT ULRICH OVONO.
« Cher Monsieur,

Je tiens à vous exprimer ma gratitude pour votre réponse, qui, bien que passionnée, suscite des réflexions profondes.

J'ai perçu en vous un orateur d'une rare éloquence, véritable expert dans votre domaine. Néanmoins, je me permets de remettre en cause certains éléments de votre argumentation relatifs aux forces de défense et à l’évaluation des grades au sein des institutions militaires.

Vous avancez avec justesse que l’avancement de grade n’a pas toujours été systématique et qu'il a souvent été influencé par des contraintes budgétaires. Toutefois, cette réalité semble occulter l’essence même de notre débat. En effet, il ne s'agit pas simplement de comparer les mérites des forces militaires avec ceux d'autres professions, mais d'explorer la nature de la gouvernance et des responsabilités qui incombent à chacun au sein de notre système judiciaire.
Il est crucial de comprendre que la vulnérabilité organisationnelle que vous évoquez ne peut être atténuée par une simple défense des forces de défense.
La tragédie récente de votre collègue, agressé en pleine audience, bien qu'elle mérite notre empathie, ne justifie pas l'évitement des critiques légitimes sur les lacunes institutionnelles. Chaque profession, y compris la vôtre, est confrontée à des risques inhérents à ses fonctions. Cela dit, il est impératif de porter un regard critique sur les mécanismes qui régissent nos institutions.
Votre référence aux forces de défense, bien qu'elle ait sa pertinence dans un certain cadre, semble s'écarter du cœur de notre discussion. La question fondamentale reste celle de la gouvernance et de l’intégrité des processus qui sous-tendent nos décisions. Le sacrifice des militaires pour leur patrie ne devrait pas servir d’écran pour occulter les insuffisances qui touchent notre système judiciaire.

Il est impératif de reconnaître que chaque acteur, qu'il soit militaire ou civil, doit être soumis à une évaluation impartiale de ses actions.
Je vous encourage donc à reconsidérer votre position dans ce débat. Plutôt que d’adhérer à une défense corporatiste, nous devrions nous rassembler autour d'une volonté commune d'améliorer les structures régissant nos institutions. La critique réfléchie est essentielle au progrès, et il est de notre devoir de l'utiliser pour bâtir un avenir meilleur.

Je vous souhaite également de fructueuses études et une réflexion enrichissante.»
Ainsi va la République