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Actualités of Wednesday, 10 May 2017

Source: camer.be

Paul Biya reste le seul maître à bord

Paul Biya réajuste son fauteuil présidentiel Paul Biya réajuste son fauteuil présidentiel

Face à l’agitation qui s’anime autour de son fauteuil, Paul Biya, en sphinx politique bien connu, reste platoniquement de marbre.

Si l’actuel président ne fait aucune déclaration sur son avenir politique, préférant se consacrer au magistère à lui confié par le peuple souverain en 2011, personne au contraire dans la sphère politique ne lui prête l’intention d’abdiquer, même si Messanga Nyamding imagine l’hypothèse de son renoncement au pouvoir.

En revanche, beaucoup d’analystes lui prêtent l’intention d’une présidence à vie, au regard de son âge avancé et des ambitions qu’il continue de nourrir encore pour son pays. Au regard de quelques faits et gestes, il est incontestable que Paul Biya sollicitera encore un bail à la tête de l’Etat, malgré les costumes qu’une certaine presse tente de coudre depuis quelques années à ses virtuels dauphins.

Parmi les signes avant-coureurs de sa future candidature, l’appel incessant de ses partisans et camarades du parti en faveur de sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Même si le mouvement s’est essoufflé ces derniers mois, une once d’interpellations a déferlé sur le paysage politique depuis l’année dernière, à l’initiative des ministres et autres élites du parti au pouvoir, appelant Paul Biya à se représenter à la prochaine élection présidentielle.

Certains requérants avaient même essayé de l’amener à anticiper l’échéance, pour que cette élection se tienne depuis la fin de l’année dernière ou avant la fin de cette année. Comme par le passé, il est difficile d’imaginer que Paul Biya refuse d’accéder à cet appel du peuple pour se porter de nouveau candidat à la présidence de la République.

Au rang des arguments de cette campagne, la nécessité de concéder au président actuel un soutien de taille pour la lutte contre la secte Boko Haram, présentant Paul Biya comme l’unique rempart dans la préservation de la souveraineté territoriale du pays.

Mais à l’analyse, le chef de l’Etat sortant dispose de son propre agenda qu’il tiendrait à respecter encore à la tête de l’Etat. L’organisation de la coupe d’Afrique des nations de football en 2019 par le Cameroun est présentée comme une initiative personnelle du président, et personne n’imagine Paul Biya concéder à un autre président élu le plaisir de présider cet évènement d’envergure internationale.

Sur un plan tout à fait personnel, Paul Biya ne semble pas être au bout de son appétit présidentiel. Récemment en visite en Italie, il n’a pas hésité de vanter ses plus de 30 ans de magistrature suprême comme une référence dans un monde en ébullition, laissant penser allègrement qu’il voudrait bien perpétuer son bail à la tête de l’Etat.

Côté programme, ce ne sont pas les arguments qui lui manquent. En plus de la Can 2019 qu’il ambitionne d’organiser pour le Cameroun, l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035, scandée par les officiels comme l’objectif du pouvoir, demeure un projet de société sur lequel devrait s’adosser un éventuel plan de campagne du président.

En outre, Paul Biya aura beau jeu de faire valoir sa volonté d’achever les différents projets structurants actuellement en cours au Cameroun, et qu’il avait présentés comme le socle de son programme des grandes réalisations en vue de son élection en 2011.

Autant d’arguments qui seront brandis le moment venu pour servir de prétexte de campagne à l’actuel président de la république, qui même en restant peu disert sur son avenir politique, relativement à cette élection dont lui seul maitrise la date et l’opportunité de sa convocation.

En somme le véritable manitou qui tient les clés du calendrier électoral, et qu’il pourrait manipuler à sa guise en fonction de ses convenances.