Dans une publication Facebook qui s'inscrit dans sa stratégie de communication renforcée, le président camerounais Paul Biya a appelé à une "démocratie ouverte et dynamique", loin des "intolérances" et "incompréhensions". Un message qui confirme les préparatifs discrets d'une nouvelle candidature présidentielle.
"La démocratie doit être vécue au Cameroun comme une réalité ouverte et dynamique, et non comme une manifestation sociale chargée des intolérances, des incompréhensions et des impatiences de certains citoyens", a écrit Paul Biya sur sa page Facebook officielle.

Cette déclaration, accompagnée des hashtags #PaulBiya, #OneAndIndivisible et #Cameroun, s'inscrit dans la campagne de communication initiée depuis plusieurs mois pour préparer les esprits à une éventuelle nouvelle candidature du chef de l'État camerounais.

Depuis février 2025, les comptes officiels de Paul Biya sur les réseaux sociaux ont considérablement intensifié leur activité. La cadence des publications est passée de deux ou trois par mois à près de trois par semaine, avec un contenu qui ressemble de plus en plus à un programme politique.

Ces publications sont désormais pilotées par les services d'Oswald Baboké, directeur adjoint du cabinet civil, dans le cadre d'une stratégie numérique renforcée qui accompagne l'apparition d'affiches vantant les "réalisations du Renouveau" dans les grandes villes du pays.

Cette intensification de la communication présidentielle révèle également les luttes d'influence qui s'exercent au palais d'Etoudi. Selon des sources concordantes, une rivalité oppose Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil, et Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, pour le contrôle de la stratégie communicationnelle du chef de l'État.

Ferdinand Ngoh Ngoh a mis en place sa propre task force en marge des structures traditionnelles du RDPC, tandis que Samuel Mvondo Ayolo a repris le contrôle direct des comptes Facebook et X du président, détenant désormais les identifiants de ces plateformes.
Cette publication sur la démocratie intervient à moins de six mois de l'élection présidentielle prévue en octobre 2025. Sans déclarer officiellement sa candidature, Paul Biya semble poser les jalons d'un discours de rassemblement, appelant à dépasser les clivages et les tensions.

Le message véhicule l'idée d'une démocratie apaisée et inclusive, en opposition aux "intolérances" qu'il attribue à "certains citoyens" - une allusion probable aux critiques de l'opposition et de la société civile.

Cette stratégie de communication révèle les défis auxquels fait face le pouvoir camerounais : maintenir la cohésion de ses soutiens tout en préparant une nouvelle candidature dans un contexte politique tendu. L'accent mis sur la démocratie "ouverte et dynamique" pourrait également répondre aux critiques récurrentes sur la gouvernance du pays.

La multiplication des canaux de communication - réseaux sociaux, affiches, création de PRC TV - témoigne de la volonté du pouvoir de contrôler son narratif à l'approche de l'échéance électorale, malgré les rivalités internes qui compliquent cette stratégie.