Le plus proche collaborateur du chef de l'État, sur autorisation de Paul BIYA en personne, a été entendu pendant de longues heures, jeudi 6 avril par le Tribunal Criminel Spécial.
Le SGPR devrait s'expliquer sur sa gestion calamiteuse des fonds destinés aux marchés liés à la riposte nationale contre le Coronavirus.
La Chambre des Comptes de la Cour Suprême du Cameroun a rendu son 3e rapport sur l'Audit du Fonds Spécial de Solidarité Nationale pour la lutte contre le Coronavirus et ses répercussions économiques et sociales. Le Secrétaire Général de la Présidence de la République était le principal ordonnateur.
La crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus (COVID-19) qui a affecté le 
Cameroun à partir de mars 2020, comme l’ensemble des pays en Afrique et dans le 
monde, a suscité de la part du Gouvernement une réponse forte, à travers un Plan 
global de riposte évalué à 479 milliards FCFA sur trois ans. Dans ce cadre, 
 l’ordonnance n° 2020/001 du 03 juin 2020 du Président de la République, modifiant et 
 complétant certaines dispositions de la loi n° 2019/023 du 24 décembre 2019 portant 
loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2020 a prévu des 
mesures d’assouplissement fiscal, dont le coût était évalué à 114 milliards FCFA en 
 2020, et la création d’un Compte d’Affectation Spéciale (CAS) dénommé « Fonds 
Spécial de Solidarité Nationale pour la lutte contre le Coronavirus et ses répercussions 
économiques et sociales » doté de 180 milliards FCFA, répartis en 4 programmes 
concernant 24 départements ministériels.
Le Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République, 
ordonnateur principal du CAS COVID-19 
En l’absence de formalisme et de procédures écrites, la Chambre des Comptes a 
reconstitué le processus de décision des marchés passés à l’initiative de la TASK FORCE 
et listés qui fait intervenir plusieurs acteurs :
- la TASK FORCE examine l’expression des besoins de l’administration, reçoit les 
prestataires, présélectionne les offres et détermine le nom du prestataire ainsi que 
les quantités et les montants du marché à passer ; 
- le Ministre d’État, Secrétaire Général de la Présidence de la République signe une 
lettre demandant qu’un marché soit passé avec une entreprise nommément 
désignée, en fixant les quantités et les prix de ce marché ; 
- la contractualisation est effectuée par le MINSANTE, dans le cadre d’un marché 
spécial, sachant que les contrats signés stipulent expressément que « l’autorité 
chargée de l’ordonnancement et de la liquidation de la dépense est le Ministre 
 d’État, Secrétaire Général de la Présidence de la République » ; 
- le Ministre d’État, Secrétaire Général de la Présidence de la République effectue 
la liquidation des dépenses et en ordonne directement le paiement au Payeur 
Spécialisé auprès du CAS COVID-19. 
Compte tenu de ces éléments, il apparaît clairement que l’autorité décisionnaire qui 
a assumé les prérogatives d’ordonnateur principal du CAS COVID-19 pour les 
dépenses imputées à la TASK FORCE en 2021 a été le Ministre d’État, Secrétaire 
Général de la Présidence de la République, même si les marchés ont été signés, sur 
 délégation du Ministre de la Santé Publique, par le Directeur de la lutte contre la maladie, des épidémies et des pandémies au MINSANTE.
Cette interprétation est 
d’ailleurs confirmée par le courrier du Ministre d’État, Secrétaire Général de la 
 Présidence de la République du 08 avril 2021.
            
        
 








