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Actualités of Saturday, 13 February 2016

Source: fr.allafrica.com

Paul Biya ignore les victimes de Nguetchewe

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Dans son discours d'adresse à la jeunesse camerounaise ce 10 février 2016 le chef de l'Etat a carrément oublié les jeunes décédés dans le double attentat suicide survenu le 10 février au matin à Nguetchewe

Le double attentat suicide ayant causé la mort de 11 camerounais parmi lesquels des jeunes, et blessé plus de 30 autres ce mercredi 10 février 2016 à Nguetchewé dans la localité de l'Extrême-Nord n'a pas figuré dans le discours du président de la République.

Dans son discours d'adresse à la jeunesse camerounais, Paul Biya à carrément ignoré ce double attentat et les nombreux jeunes décédés et blessés au courant de cette attaque meurtrière de Boko Haram ayant secoué la région de l'Extrême Nord. Pourtant, ce double attentat s'est produit quelques heures seulement avant son discours.

Il a par le même fait, oublié les neuf jeunes du village Idou dans le département du Mayo Tsanaga, abattus par les hommes d'Aboukar Shékau dans la nuit de mardi à mercredi dernier, lors d'une incursion de Boko Haram dans leur village. Incursion au cours de laquelle ces hommes sans foi ni loi ont pillé et incendié des maisons de même que des églises avant d'emporter des réserves alimentaires et du bétail.

Paul Biya qui invitait pourtant dans son discours les jeunes à la pratique du patriotisme et à travailler dur pour contribuer au développement du Cameroun n'a pas adressé ses condoléances aux familles des victimes ni condamner les actions terroristes de Boko Haram qui déciment des dizaines de jeunes chaque semaine.

Il s'est contenté de féliciter les jeunes camerounais engagés au front dans la lutte contre Boko Haram qu'il a présentés comme des modèles pour la jeunesse camerounaise. «Voyez à ce sujet l'exemple de nos jeunes engagés au front. Ils protègent notre pays de la menace terroriste, depuis deux ans» a déclaré le président de la République dans son discours.

Cette attitude du chef de l'Etat que bon nombre de jeunes n'ont pas digéré, a été considérée comme du mépris à l'endroit de la jeunesse toute entière. «Comment le chef de l'Etat qui présente les jeunes comme le fer de lance de la nation et l'avenir du Cameroun ne peut pas s'inquiéter un tout petit pas quand certains de ces jeunes là sont sacrifiés.

Qu'est ce que cela coûte lui d'adresser des messages de condoléances aux familles de ces victimes?» S'interroge Joël Kamayou, étudiant. «Ne sait-il pas que de telle sortie galvanise les jeunes et les pousse à l'action» ajoute-t-il tout furieux.

«S'il n'a pas adressé des condoléances aux victimes de Boko Haram dans son discours du 31 décembre 2015 avec tous les attentats et les centaines de morts et des milliers de déplacés enregistrés dans la région de l'Extrême Nord au courant de l'année dernière, vous croyez que c'est pour la vingtaine de mort de mercredi matin qu'il allait se prononcer ? J'ai l'impression que vous ne connaissez-pas ce père là. Il fait les choses comme il veut et non comme ça se doit», commente Raoul Hentcheu, enseignant.

D'après Serges Nkondoue qui invite le président de la République à être sensible aux problèmes de la jeunesse camerounaise, «les discours seuls ne suffisent pas. Il faut souvent qu'ils partagent la douleur des jeunes camerounais et les réconforte pour les doper», pense-t-il.