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Actualités of Friday, 23 June 2023

Source: L'œil du Sahel n°1812 du vendredi 23 juin 2023

Opportunités : 6 000 emplois pour les jeunes

Emploi des jeunes Emploi des jeunes

Plus de 6000 jeunes réinsérés dans des activités socio-professionnelles. C’était « très capital d’impliquer aussi les femmes » sur les chantiers des microprojets Himo-Minka 3 dans la région de l’Extrême-Nord. A en croire Christian Siddi Kaldame, Coordonnateur des projets à Care International-Maroua, leur situation de vulnérabilité avec des stigmatisations qu’elles ont subies du fait des mœurs et des us et coutumes ne jouent pas toujours en leur faveur.

Voilà pourquoi 39% d’entre elles ont pris part à ces projets, sur les plus de 6000 jeunes mobilisés pour ces chantiers et insérés dans des activités socio professionnelles par la suite. « Ceci a permis de renforcer leur pouvoir de décision au sein des différents ménages mais aussi leurs capacités de pouvoir prendre part de manière importante dans la vie et les décisions de leur communauté respectives », indique Siddi Kaldame.

Mais pour parvenir à ce résultat, il a fallu « déployer pas mal de sensibilisation auprès des autorités traditionnelles et religieuses, jusqu’aux mairies et aux papas de ces jeunes femmes pour qu’elles puissent travailler sur les chantiers », confie Miriam Stem Mezui, directrice adjointe en charge des programmes à Care International Cameroun. C’est cette ONG qui était chargée du volet « Ingénierie sociale » dans les microprojets Himo et son travail consistait en l’accompagnement des jeunes au jour le jour avant le lancement du chantier, au lancement, à la fin, jusqu’à leur réinsertion.

Dans la région de l’Extrême-Nord, ce sont 29 projets de la 3ème phase Himo-Minka qui ont été réalisés dans 26 communes. Ainsi, 6 416 jeunes ont été mobilisés, enrôlés sur les différents chantiers. Mais aussi, mis à la disposition des entreprises et recrutés par celles qui ont travaillé et œuvré à la réalisation de ces différents ouvrages. « Au-delà, ces jeunes ont été accompagnés à travers la formation professionnelle et s’en est suivi le processus d’accompagnement à l’installation. Donc nous avons un peu plus de 6 000 jeunes qui sont insérés à l’issue de ce processus », précise le Coordonnateur des Projets à Care International-Maroua.

Secteurs de réinsertion

Ceux les plus choisis ou « ceux sur lesquels les jeunes se sont massivement positionnés » concernent principalement l’agriculture, l’élevage avec une diversité d’activité allant de l’élevage bovin à porcin, en passant par celui ovin et de la volaille. Toutefois, au-delà de ces activités, « nous avons eu d’autres jeunes qui se sont portés garants pour se positionner sur des filières telles que la restauration, la couture et d’autres filières en lien avec la mécanique automobile, des petits métiers comme la pêche et la transformation agroalimentaire », informe Siddi Kaldame.

Les raisons de ces domaines de réinsertion choisis sont « assez évidentes » au regard de la potentialité géographique, de la disponibilité et l’accès à la terre au niveau des différentes localités respectives. « Si nous voyons un peu au niveau des statistiques, la région de l’Extrême-Nord pour ce qui est des activités génératrices de revenus, nous pensons que l’agriculture occupe une place assez importante parce que c’est elle également qui permet de nourrir la majorité des populations dans ces zones rurales là », explique ce dernier.

Par conséquent, « Ayant donc flairé cette opportunité, les différents jeunes se trouvant dans ces localités ont voulu la saisir grâce aux petites ressources qu’ils ont eu à gagner sur ces différents chantiers », dit Christian Siddi Kaldame. À noter que comme critère de sélection, il fallait être de nationalité camerounaise, âgé de 18 à 35 ans, avoir une CNI en cours de validité.

« Nous avons aussi inséré un autre critère en lien avec la désignation d’une personne par ménage. Ceci a permis d’étendre le projet et de donner la chance à tous les jeunes de prendre part au processus, évitant ainsi qu’on puisse se retrouver avec des personnes lésées dans ces communautés ciblées », ajoute le coordonnateur des projets.