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Actualités of Thursday, 15 October 2015

Source: La Météo

Opération épervier : Bapès ne sera pas arrêté – Éclairages

Louis Bapès Bapès Louis Bapès Bapès

Bien que parti du gouvernement, certains francs-tireurs veulent voir l’ancien ministre des Enseignements secondaires (Minesec) finir son séjour terrestre en prison. Ignorant que Louis Bapès Bapès ne court aucun risque d’acte d’instruction judiciaire contre sa personne.

La nouvelle est tombée vendredi 2 octobre, au journal parlé de la Cameroon Radio And Television (Crtv) radio, dans son édition de 17 heures. Louis Bapès Bapès est sorti du gouvernement Yang. Dans les salons feutrés, ils sont nombreux qui pensent que l’état de santé du patron des Enseignements secondaires était devenu incompatible avec la fonction de ministre, ce qui aurait poussé le chef de l’État à le remplacer par un homme plus apte à occuper ce poste de manière assidue.

Désormais consacré aux soins, celui qui était encore Minesec a défrayé la chronique le 31 mars 2014, lorsque, contre toute attente, il est jeté à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, au terme d’une audition abracadabrantesque.

La réaction de la haute autorité de l’État ne se fit pas attendre : à ce qui se dit, Paul Biya aurait exigé la libération immédiate du patron de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle peu avant de s’envoler, le 1er avril, pour le sommet Union européenne-Afrique de Bruxelles. Ce qui sera immédiatement fait le même jour.

Seulement, d’aucuns vont estimer que la page de l’affaire Bapès Bapès ne saurait ainsi se tourner. Aujourd’hui que des esprits retors éprouvent encore le plaisir à décocher les flèches contre lui, personne pour se souvenir que devant les enquêteurs du Contrôle supérieur de l’État (Consupe), Louis Bapès Bapès aura démonté point pas point ce qui était retenu contre lui. Ainsi va-t-il soutenir que l’utilisation des fonds publics mis à sa charge a toujours été comme telle et transparente, et que jamais personne n’a exigé de documents comptables sur le sujet.

Pour se faire plus convainquant, dès le lendemain, l’ancien directeur général de la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi) fera l’état de lieux au Premier ministre. Ce dernier mettra d’ailleurs en place un texte y relatif et révise même à la hausse, ladite dotation, devenue étriquée en raison des charges chaque jour plus contraignantes.

Éclairages

Alors qu’on croyait la question réglée, les explications du très confiant Minesec vont plutôt irriter ses farouches adversaires, et à partir de cet instant, les choses vont s’accélérer. Il n’y a qu’à voir également avec quel entrain le Sg/Pr Ferdinand Ngoh Ngoh va réveiller le dossier en saisissant le Garde des sceaux en date du 4 février 2014, pour lui demander le point sur l’«Affaire contre Louis Bapès Bapès».

Pourtant à l’époque, les autorités japonaises sollicitées pour des éclairages s’étaient déjà prononcées sur la question en niant l’existence du compte de l’ancien ministre de l’Enseignement technique au Japon (Shinsei Bank).

Le secrétaire général adjoint de la présidence de la République Agbor Tabi instruit par sa «hiérarchie», écrit, «sur hautes instructions du chef de l’Etat», au procureur de la République près le Tribunal criminel spécial (Tcs), Emile Zéphirin Nsoga, qui à son tour, côte le dossier à une juge, Mme Bahouni Beténé. La suite, on la connaît avec l’incarcération rocambolesque de l’ancien patron de Magzi.

Aussitôt informé de la situation, le chef de l’Etat donnera donc des instructions fermes pour sa libération urgente, non sans avoir longuement écouté la version des faits à lui relatée par son ministre de la Justice, Laurent Esso. Il se dit même qu’avant de quitter Yaoundé pour la capitale belge, Paul Biya, dont la crispation du visage était bien visible à l’aéroport de Nsimalen, redira plusieurs fois à M. Ngoh Ngoh à quel point il est indigné par cette façon d’agir.

Voilà comment, celui qui est arrivé à la tête du Minesec le 8 décembre 2004 par un décret présidentiel qui créait en même temps ce département ministériel en l’adjoignant d’un Secrétaire d’État auprès du ministre des Enseignements secondaires, sera humilié publiquement, sans éléments à sa charge. Et depuis lors, personne pour réparer le tort subi par l’ancien.

M. Bapès semble avoir tout remis entre les mains de Dieu, et est aujourd’hui fier d’avoir servi le chef de l’Etat pendant de longues années. Que de s’attaquer au ministre sortant, ses détracteurs devront s’intéresser à ces directeurs tapis au sein du ministère des Enseignements secondaires, ont fini par transformer ce département ministériel en un nid de corruption, et autres magouilles.