Une opération inédite dénommée "Opération Catalyst", menée par INTERPOL et AFRIPOL ciblant le financement du terrorisme et les activités illégales qui le soutiennent a conduit à 83 arrestations dans six pays africains dont le Cameroun et à l’identification de 160 personnes d’intérêt.
Au cours de cette opération de deux mois, coordonnée conjointement par INTERPOL et AFRIPOL, les autorités des pays participants ont contrôlé plus de 15 000 personnes et entités d'intérêt, découvrant environ 260 millions de dollars américains en monnaies fiduciaires et virtuelles potentiellement liées à des activités terroristes. Environ 600 000 dollars américains ont déjà été saisis, et des enquêtes complémentaires sont en cours pour retrouver et récupérer d'autres avoirs.
Le succès de l'Opération Catalyst repose sur la synergie et la convergence des efforts des unités nationales de lutte contre la criminalité financière, la cybercriminalité et le terrorisme. Cette initiative conjointe, visant à perturber le financement du terrorisme sur le continent africain, illustre comment une action coordonnée entre les États membres, facilitée par AFRIPOL et INTERPOL, peut répondre efficacement à des menaces sécuritaires complexes et évolutives. Une telle coopération est la preuve tangible que les forces de l'ordre africaines, lorsqu'elles sont unies, offrent une réponse décisive et appropriée pour une Afrique sûre et stable.
Dans une affaire significative en Angola, 25 personnes de multiples nationalités ont été arrêtées à la suite d'enquêtes sur des systèmes informels de transfert de valeurs, identifiés comme potentiellement liés au financement du terrorisme et au blanchiment d'argent. L'opération comprenait l'inspection de 30 établissements commerciaux, où la police a saisi environ 588 000 dollars américains, 100 téléphones portables et 40 ordinateurs. Soixante comptes bancaires ont également été gelés.
Au Kenya, une opération de blanchiment d'argent présumée, utilisant un prestataire de services d'actifs virtuels, a été identifiée comme potentiellement liée au financement du terrorisme. L'opération, d'un montant d'environ 430 000 dollars américains, impliquait 12 personnes, dont deux ont déjà été arrêtées. Dans une autre affaire au Kenya, deux individus ont été arrêtés pour recrutement en ligne de jeunes d'Afrique de l'Est et du Nord au sein de groupes terroristes. Les fonds utilisés pour le recrutement et la radicalisation ont été retracés, via une plateforme d'échange de cryptomonnaies, jusqu'à des individus en Tanzanie.
Au Nigéria, l’opération a conduit à l’arrestation de 11 terroristes présumés, dont des membres de haut niveau de plusieurs groupes terroristes.
Affaire pyramide de Ponzi au Cameroun
Une affaire transnationale notable concernait une vaste pyramide de Ponzi basée sur les cryptomonnaies, se faisant passer pour une plateforme de trading en ligne légitime, qui a touché au moins 17 pays à travers le monde, dont le Cameroun, le Kenya et le Nigéria. Cette escroquerie a fait plus de 100 000 victimes dans le monde, pour des pertes estimées à 562 millions de dollars. Les enquêtes liées à l'opération Catalyst ont révélé que plusieurs portefeuilles de grande valeur étaient potentiellement liés à des activités de financement du terrorisme. L'affaire est toujours en cours et les investigations sont en cours.
Dans le cadre de l'Opération Catalyst, une notice rouge a également été émise contre un individu soupçonné d'être à l'origine d'une escroquerie sophistiquée liée aux cryptomonnaies, qui a escroqué ses victimes d'environ 5 millions de dollars. L'escroquerie redirigeait les fonds vers plusieurs adresses et plateformes d'échange centralisées afin de brouiller les pistes et de convertir les actifs en monnaie fiduciaire. Les enquêteurs estiment que cette affaire présente plusieurs caractéristiques compatibles avec des méthodes connues de financement du terrorisme.