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Opinions of Mercredi, 11 Juillet 2018

Auteur: Cameroun24.net

Opération Epervier: Yves Michel Fotso 'se tire une balle dans la tête'

Yves Michel Fotso en compagnie des gendarmes Yves Michel Fotso en compagnie des gendarmes

Le milliardaire Michel Fotso croupit deux ans en prison depuis sa dernière condamnation en 2016 pour détournement de 10,057 milliards francs CFA. L’ancien Administrateur Directeur Général de la Camair-Co avait été jugé pour la premi_re fois en 2010 et condamné à 25 ans de prison. Une condamnation que des organismes de défense des droits jugent jusqu'alors arbitraires.

Nous vous proposons une relecture de son arrestation jusqu'à sa condamnation, les vérités et les contre-vérités de cette affaire qui ruina la vie de l'homme d'affaires camerounais.

Voici l'entier article

Michel Fotso est déjà en prison. Officiellement, il est prévenu pour détournements avérés de fonds publics avec l’affaire de l’avion de Paul Biya. Pour ce détail seulement, il avait une chance d’être élargi.

Son père, le milliardaire Victor Fotso, ami personnel de Paul Biya, a largement de quoi payer. Mais on le sait déjà depuis au moins dix ans, que Michel Fotso, né avec une cuillère en or dans la bouche, était candidat pour la perpète en prison. Avec ou sans l’affaire du Boeing de Paul Biya, Michel Fotso aurait fini en prison. Heureusement, les lois camerounaises n’ont pas prévu des peines à 150 ans d’emprisonnement ferme comme aux Etats-Unis.


Il affiche un visage angélique de beau garçon, de golden boy d’un genre particulier, le mec sympathique et généreux avec les potes. Mais derrière cette façade se cache un personnage diabolique. Ses victimes n’ont pas trouvé d’autres mots, et ses avocats reprennent la partition, il serait la Bernard Madoff born in Cameroon.

Or, Michel Fotso est pire que Madoff. Il ressemble plus à un certain Fernando Sancho de nos westerns classiques: idiot et stupide, vilain grand chic et méchant faux genre. Félix Mamalepot, l’ex-gouverneur gabonais de la Beac à Yaoundé et président ex officio de la Cobac, s’est fendu d’une belle colère contre le golden boy qui rusait à ne pas respecter les échéances, et à ne pas tenir les promesses faites pour la recapitalisation de la CBC: «Tu n’as pas honte de voler l’argent de ton propre père?». Yves Michel Fotso n’a pas fait que voler l’argent de son propre père, il a aussi eu le culot de l’insulter. Y compris son intelligence de brave paysan milliardaire.


Ce que les camerounais en sont à comprendre aujourd’hui, un Gabonais l’avait compris avant. Et puis, c’est triste. Pour les millions de Camerounais qui ont cru en Michel Fotso. L’imbécile, avec sa cuillère en or, a trouvé le moyen de tomber dans une latrine du village, la tête devant, dans un acrobatique plongeon. Et dans son acrobatie, mille personnes au moins plongeront avec lui.

Si Michel Fotso n’avait pas existé, Marafa Hamidou Yaya serait probablement encore en liberté. Paul Biya en serait à chercher longtemps et ailleurs de bonnes raisons pour le mettre en prison. Si Michel Fotso n’était pas arrivé à la Camair avec la bénédiction active de Marafa, le scandale Albatros n’aurait jamais eu lieu. Le Cameroun y a gagné une bonne vingtaine de braves citoyens qui seraient plus utiles dehors qu’à Kondengui: deux secrétaires généraux de la Présidence de la République, un Premier ministre, un ambassadeur aux Etats-Unis… c’est simplement violent.

Michel Fotso n’aura pas fait tomber que des têtes couronnées de la République. Après l’Albatros, il a organisé une autre grosse brouette de prisonniers, qui n’ont rien à voir avec les affaires de l’Etat ou les détournements de fonds publics. Sur la liste de sa banque, de gros clients un peu indélicats qui vont être poursuivis et finir en prison. Il y a Sylvie Nganso qui est aux abois. Elle est accusée d’avoir pris pas moins que trois milliards de la banque de son cousin. Elle a trouvé le moyen d’une bonne plainte comme stratégie de défense. Mais dans sa plainte, à bien la lire et analyser les éléments de preuve, elle ment un peu. Elle va y passer. Surtout qu’il faudra qu’elle explique comment elle a pu financer ses gros investissements immobiliers connus sous le nom de la SCI Sunset à Bonanjo ou à Makepe. Qui mange gros chie gros.

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Célestin Tawamba est lui aussi sur la liste. Lui au moins, il a la chance d’être un capitaine d’industrie. Patron de Pasta et Panzani, actionnaire principal de Cinpharm, il peut payer. Lui au moins aura été un peu plus intelligent que Michel Fotso. Mais, selon des sources fiables, il ne serait en liberté que parce qu’il a payé une caution.

On ne s’attardera pas plus loin sur les autres victimes de la folie des grandeurs de la plèbe du fils du milliardaire. Juimo Monthe a des soucis à se faire. Pour une mise de 5 % au capital de la Banque, 350 millions, il s’est pris 10 milliards et demi. Le grand Hazim est lui aussi inquiet. Le Libanais a voulu brancher Michel Fotso dans l’agroalimentaire, Michel Fotso a voulu le doubler sur une histoire de 12 milliards sur le dos de Mayor Djadjo, un des directeurs stratégiques de sa banque est en fuite. En fuite aussi, le gentil Claude Tchuidjang, en exil sur le prétexte d’une évacuation médicale. En exil volontaire aussi, une certaine Madame Sandjong, la sœur de l’autre. Seront bientôt en fuite des notaires, dont les noms figurent sur la liste de la Cobac. On y retrouve le nom d’une Enganalim. Elle doit 750 millions. Les notaires peuvent finir en prison, les avocats aussi. Jackson Gnié Kamga est sur les rangs. Pour 250 millions.

A propos d’exil médical, Sandjong ou Tchuidjang ne sont pas les seuls. Il y en a un autre, Garga Yaya, l’Aladji qui s’est fait une vie avec des abattoirs. Il a voulu dealer avec Michel Fotso, il s’est gagné une ardoise de 4 milliards. Quand la banque lui a notifié ses états de dettes, il a fait un infarctus. On l’a évacué. Il ne reviendra jamais au Cameroun. Yves Michel Fotso est passé par là. Doubler tout le monde, c’est la science que Michel Fotso aura été apprendre dans les universités de New-York avec ses trois MBA déclarés mais jamais authentifiés. Lorsque nous avons écrit que Michel Fotso n’était qu’un très grand con, toute la tribu des surdoués nous est rentrée de dedans. Procès en tribalisme ou en jalousie. Ils devront se lever aujourd’hui, la poitrine bombée, pour défendre la cause d’un pourri.


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Une balle dans la tête avec l’aide des avocats

Là-dessus, des avocats à la grosse semaine radinent avec forts effets de manches, ils viennent défendre l’indéfendable. On sait tous que Michel nous a tous déçus, qu’il est impayable. Tous les grands maîtres savent que la cause est perdue, ils viennent juste pointer les dernières billes du fils de Fotso Victor. Même Lorsque Michel Fotso est ail fond du trou, ils ont calculé d’où viendra l’argent. Et tout bêtement, ils balancent dans les journaux les avoirs de Michel Fotso, actifs immobiliers et autres. Patrimoine immobilier, on nous dit. Un golden boy passe-trappes comme Michel Fotso ne met pas tout son argent dans des actifs physiques et donc visibles. Il le met dans des combinaisons compliquées dans le genre actions croisées.

Il a usé de l’astuce pour déposséder son père des entreprises de la famille. SCI Lydie, pour 660 millions, FGH Tchad, un milliard, FGH-RCA, un milliard, le Babemba pour 800 millions, des villas et des appartements à Singapour, à Paris ou à Sao-Tome. Les avocats idiots qui tiennent à se faire du beurre sur le dos d’un corbillard aident Fotso à se tirer une balle dans la tête. Michel Fotso aime à jouer à être mort. Il a eu l’idée d’un bal mortel en mondovision, avec trois chaînes de télé pour énerver tout le monde. Le coup d’après, il a commis Shanda Tonme, le grand «juriste consulte» qui a précipité sa mise au gnouf pour une bravade inutile.

Si Fotso n’est pas né voleur, et s’il n’a jamais été qu’un voleur que ses avocats de la saison nous disent donc comment et quand il a acquis tout ce patrimoine qu’on nous déclare dans les journaux. Et que les avocats, s’ils ne sont pas idiots, prennent la peine de nous communiquer les dates. Il est certain que Fotso a acquis son patrimoine en volant l’argent de son père, en volant l’argent de la Camair, l’argent des épargnants de la CBC, en volant l’argent de Bozizé en Centrafrique, en trichant avec Polycarpe Abah Abah, en frappant les gars au Gabon. Et en espérant qu’il ferait le coup à Obiang Nguema Mbasogo de Guinée équatoriale qu’il avait fait condamner, à lui payer 50 milliards. Mais Obiang est un putschiste, on ne lui raconte pas l’alphabet de la feymania. Fotso n’aura donc jamais les 50 milliards décidés par la cour d’Arbitrage de l’Ohada à Abidjan. On sait que tous les «magistrats» de la cour d’Abidjan avaient été arrosés par Michel Fotso. On en oublie l’histoire drolatique d’Air Leasing, qui confirme que Michel Fotso est un voleur né. Quel gâchis.

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La meilleure ligne de défense de Michel Fotso eût été qu’il dise qu’il n’a rien du tout. On ne peut pas défendre un voleur qui plaide lui-même coupable. Michel est un voleur, et c’est triste, c’est vilain pour le Cameroun. C’est vrai, même la République l’aura aidé à voler. Que ses avocats nous disent où sont passés les 34 milliards de l’épave du 747- Combi qui a crashé quand Yves Michel Fotso était à la tête de la Camair. Même Paul Biya doit savoir où est passé l’argent. Histoires d’Ali Baba ou de «Mitterrand et les 40 voleurs,» de Jean Montaldo. Mais on ne sait toujours pas au Cameroun qui est Ali Baba et qui serait Mitterrand.