Le leader du Manidem ironise sur les accusations d'arrangement mercantile autour de l'investiture de l'opposant


Dans une déclaration teintée d'ironie sur le plateau de l'émission "La Vérité en Face" d'Equinoxe TV, Anicet Ekanè, président du Mouvement pour l'Alternative Nouvelle et l'Innovation Démocratique (Manidem), a fermement démenti les rumeurs d'arrangement financier ayant présidé au choix de Maurice Kamto comme candidat de sa formation politique.


Face à la journaliste Julienne Berthe Bissaï, le dirigeant politique a adopté un ton sarcastique pour répondre aux spéculations qui circulent depuis l'annonce de la candidature de l'ancien président du MRC sous les couleurs de son parti.
"Oui, on a vendu notre investiture à Maurice Kamto. Le prix, c'est le Cameroun", a lancé Anicet Ekanè avec ironie, avant de préciser sa pensée : "Ceux qui fantasment sur l'argent seront surpris : on n'a jamais discuté d'argent. On a dit qu'on ne vend pas notre investiture. La contrepartie du Manidem, c'est l'avenir du pays."

Cette déclaration vient conforter les démentis précédemment exprimés par Maurice Kamto lui-même, qui avait rapidement réagi aux accusations de "deal politique" avec "un intéressement financier à la clé" qui avaient fleuri dans l'opinion publique camerounaise.

Le président du Manidem a ainsi voulu couper court aux supputations en expliquant que le choix de soutenir Maurice Kamto relevait d'une démarche purement politique, motivée par une vision commune de l'avenir du Cameroun plutôt que par des considérations mercantiles.

Cette alliance entre Maurice Kamto et le Manidem s'inscrit dans un contexte électoral particulièrement tendu. L'ancien leader du MRC avait initialement envisagé de porter sa candidature sous la bannière de son ancienne formation, mais face aux menaces d'invalidation du ministère de l'Administration territoriale, il s'était tourné vers le Manidem.

Cependant, cette stratégie s'est heurtée à un obstacle majeur : l'émergence d'une double candidature au sein du même parti, situation proscrite par la loi électorale camerounaise. Cette complexité juridique a finalement conduit à l'invalidation définitive de la candidature de Maurice Kamto par le Conseil constitutionnel le 5 août dernier.

Le ton adopté par Anicet Ekanè lors de cette intervention télévisée révèle sans doute une certaine amertume face aux critiques essuyées par son parti. En jouant sur les mots et en retournant les accusations avec ironie, le président du Manidem a voulu démontrer l'absurdité des soupçons d'arrangement financier.
"La contrepartie du Manidem, c'est l'avenir du pays" : cette formule résume la philosophie revendiquée par la formation politique, qui présente son alliance avec Maurice Kamto comme un choix patriotique plutôt que comme un calcul d'intérêts particuliers.

Bien que la candidature de Maurice Kamto ait finalement été invalidée par le Conseil constitutionnel, cette polémique autour des motivations du Manidem illustre les suspicions qui entourent souvent les alliances politiques au Cameroun.

La déclaration d'Anicet Ekanè, par son ton décalé et sa formulation provocante, témoigne de la volonté de son parti de se démarquer des pratiques politiques traditionnelles, même si l'épilogue judiciaire de cette affaire a finalement rendu caduc tout débat sur la nature de cette alliance.