Les députés à l’Assemblée nationale dénoncent la lenteur et la mafia qu’ils observent dans la production des nouvelles cartes d’identité. Ce constant est d’autant plus inquiétant parce que tout cela se déroule à la veille de l’élection présidentielle de 2025. Explications du lanceur d’alerte Boris Bertolt.
Le nouveau système de production des cartes d'identité avait été lancé en grande pompe. 48h, avait martelé le délégué général à la sûreté nationale, Martin Mbarga Nguélé. Sauf que quelques mois après, le constat est amer. Ce ne sont pas seulement les citoyens qui se plaignent, mais désormais les parlementaires.
Ainsi, le président de l'Assemblée nationale, Djibril Cavayé Yeguié a vivement dénoncé au cours de la rentrée parlementaire du 10 juin 2025 les dysfonctionnements constatés, y compris dans sa circonscription du Mayo-Sava (Extrême-Nord). « Plusieurs arrondissements n’ont toujours pas reçu les éléments nécessaires, ni de la part d’Elecam, ni pour la production des cartes d’identité. J’ai demandé à plusieurs reprises que ces éléments soient envoyés à Mora, sans succès jusqu’à présent. Je demande donc aux responsables de procéder à cet envoi dès demain », a-t-il indiqué.
L'honorable Koupit Adamou de l’Union démocratique du Cameroun déplore des délais rallongés et des coûts additionnels dépassant largement les 10 000 francs CFA annoncés officiellement. « En novembre dernier, lors des débats budgétaires, nous avions interpellé le gouvernement sur la facilité et le coût de la nouvelle procédure, avec la garantie d’un prix unique de 10 000 FCFA pour une délivrance rapide. Or, aujourd’hui, l’accès est devenu un véritable parcours du combattant : les postes d’identification ont été fermés dans plusieurs localités, renvoyant les citoyens aux seuls chefs-lieux de régions. Cette situation double, voire triple, les frais selon le lieu de résidence, sans compter la longueur croissante des procédures de pré-enrôlement », a-t-il martelé.
Rappellons que les nouvelles cartes d'identité sont produites par le consortium germano-portugais Incm-Augentic qui a fait l'objet d'importantes controverses au moment de sa sélection. Mais celle-ci a bénéficié d'appuis du secrétariat général de la présidence de la République.