Actualités of Friday, 28 November 2025
Source: www.camerounweb.com
Dans un bras de fer administratif sans précédent, le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a refusé d'annuler l'Assemblée Générale élective de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) prévue ce samedi 29 novembre 2025 à Yaoundé, passant outre les demandes du Premier Ministre Joseph Dion Ngute et du ministre des Sports Narcisse Kombi Mouelle.
Cette décision constitue une victoire majeure pour Samuel Eto'o, président de la FECAFOOT, qui devrait ainsi pouvoir tenir son Assemblée Générale élective comme prévu, malgré les turbulences politiques qui ont marqué ces derniers jours.
La situation révèle une fissure inquiétante au sein de l'exécutif camerounais. Selon nos informations, le ministre Atanga Nji aurait reçu non seulement une correspondance du ministre des Sports lui demandant d'annuler l'événement, mais également un courrier du Premier Ministre Dion Ngute l'exhortant à se conformer à cette requête pour préserver l'unité gouvernementale.
Cependant, le ministre de l'Administration territoriale a choisi une voie différente. Plutôt que de suivre les directives du chef du gouvernement, il aurait directement saisi la Présidence de la République, accusant Narcisse Kombi Mouelle d'être à l'origine des perturbations dans le football camerounais.
Cette affaire prend une dimension particulière quand on apprend qu'Atanga Nji aurait confié ne pas recevoir ses instructions de Dion Ngute. Plus troublant encore, des sources proches du dossier évoquent des liens personnels entre l'épouse du ministre de l'Administration territoriale et Samuel Eto'o, ce qui pourrait éclairer d'un jour nouveau cette prise de position.
Le dossier se trouverait désormais sur le bureau du Président Paul Biya, seul arbitre capable de trancher ce différend qui dépasse largement le cadre sportif pour toucher à la gouvernance même du pays.
Si l'Assemblée Générale se tient effectivement ce samedi, ce sera une victoire politique importante pour Samuel Eto'o, qui démontre ainsi sa capacité à naviguer dans les eaux troubles de l'administration camerounaise et à maintenir son emprise sur la fédération.
Cette situation soulève néanmoins de sérieuses interrogations sur la cohésion gouvernementale et sur l'autonomie réelle des institutions sportives face aux tensions politiques. Le football camerounais, déjà fragilisé par des années de conflits internes, se retrouve une fois de plus au cœur d'un affrontement qui le dépasse.
Les observateurs attendent avec impatience le dénouement de cette crise qui pourrait redéfinir les rapports de force non seulement dans le football camerounais, mais également au sein de l'appareil d'État.