C'est l'affaire qui énerve tout le village concerné et plusieurs autres personnes aux oreilles de qui elle arrive. Le directeur du cabinet civil de la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo, « n'est pas seulement un prévaricateur invétéré de la fortune public, c'est aussi un disciple de Bacchus », consent Paul Chouta.
Dans une sortie pimentée, le lanceur d'alerte signale qu'outre le gigantesque parc automobile, les coffres-forts, les palais et titanesques patrimoines immobiliers obtenus par la rapine qu'il détient, le DCC dispose presque des brasseries dans ses palais où 165 cartons de vin de luxe ont été emportés.
C'est à cause de cette histoire de vol d'alcool que cette figure tristement célèbre de la prédation d’État s'illustre encore dans un scandale indécent, frisant une insulte à la misère d’un peuple écrasé. Après avoir déjà fait parler de lui dans des histoires invraisemblables – un braquage simulé dans son propre bureau à la présidence, un prétendu vol de 6 milliards, un milliard soustrait dans sa résidence de Yaoundé en décembre 2023, 350 millions envolés en mai 2025 – le voici encore éclaboussé par un nouveau scandale.
Cette fois, c’est dans sa somptueuse villa de Messock Yetchang, à Sangmélima, que 165 cartons de vin de luxe, soigneusement entassés dans une cave, ont été dérobés. Valeur de la cargaison : 34 millions de francs CFA.
34 millions. Imaginez l'insulte. Alors que des familles entières luttent pour un seul repas, que la faim tenaille les ventres, que la misère asservit tout un peuple, cet homme, ce directeur du cabinet civil, pleure sur ses bouteilles. Sa richesse obscène, qu'il accumule dans une villa aux allures de caverne, est une gifle à la dignité de chacun.
Ce n'est même plus un simple vol. C'est l'illustration parfaite d'un système qui marche sur la tête. Un homme, dont l'existence même semble bâtie sur le détournement et l'excès, n'hésite pas à s'acharner sur les siens pour la perte de son vin. On nous a déjà servi le braquage "simulé" de son bureau, la disparition de milliards de francs CFA, des vols à répétition dans ses résidences. Mais cette fois, la bassesse atteint un nouveau sommet.
Et que fait l’homme de pouvoir, gavé d’opulence pendant que le peuple crève ? Au lieu de rougir d’étaler un tel luxe obscène, il fait arrêter plusieurs habitants de son propre village, y compris des membres de sa famille. Voilà donc le sort réservé aux pauvres : servir de boucs émissaires quand les privilèges des puissants sont touchés.
Pendant que des millions de Camerounais survivent sans eau potable, sans soins, sans pain quotidien, certains entreposent des caves à vin de plusieurs dizaines de millions… et osent encore sacrifier leurs frères sur l’autel de leur cupidité blessée.
La justice, au lieu de s'attaquer à la racine du problème – à savoir, cette accumulation indécente de biens – se plie aux caprices d'un potentat. Des innocents sont jetés en prison, des familles sont brisées, pour que le "voleur qui ne supporte pas d'être volé" puisse retrouver son alcool. C'est à vomir. C'est un cri de colère. C'est une révolution qui nous guette.
On peut très bien imaginer la colère de l'intervenant qui reproche à Samuel Mvondo Ayolo ses agissements déplacés qui tendent à faire croire qu'il a le droit de faire tout ce qu'il veut dans le pays. Le collaborateur de Paul Biya est connu pour être un homme puissant en effet, rien ni personne ne se dresse sur son chemin.