Actualités of Thursday, 27 November 2025
Source: L'Indépendant n°721
Le Saint-Père a exprimé, le 23 novembre 2025, sa profonde émotion face aux récents enlèvements de prélats et d’élèves au Nigeria et au Cameroun.
Dimanche dernier, le pape Léon XIV a lancé un appel urgent et sans ambiguïté à la communauté internationale et aux autorités camerounaises pour obtenir la libération immédiate des prêtres enlevés dans le Nord-ouest du Cameroun. Depuis le parvis de la basilique Saint-Pierre, à la clôture du jubilé des chorales, le Saint-Père a exprimé son immense douleur face à ces actes barbares qui ciblent des hommes de foi.
« C’est avec une immense douleur que j’ai appris ces tragiques événements », a déclaré le souverain pontife, la voix empreinte d’émotion. Le pape Léon XIV a exhorté les gouvernements à agir sans délai, à faire de la protection des religieux une priorité nationale et à traquer sans relâche les auteurs de ces enlèvements.
Tout commence le 15 novembre 2025. Le curé de la paroisse de Babessi et son assistant sont capturés à Baba 1, alors qu’ils regagnaient leur presbytère après la messe d’inauguration de l’Institut Universitaire PAX. Le rapt est revendiqué par des hommes armés se présentant comme des combattants séparatistes d’Ambazonia.
Trois jours plus tard, le 18 novembre, une délégation composée de quatre prêtres et d’un fidèle laïc se rend sur les lieux pour tenter de discuter de la libération des premiers otages. Les ravisseurs élargissent alors leur prise et retiennent les cinq nouveaux arrivants. Le 20 novembre au soir, six des otages – cinq prêtres et un laïc – sont finalement relâchés. Mais un prêtre, le père John Berinyuy Tatah, reste aux mains des assaillants, qui exigent une rançon. Pour l’Église, aucune rançon ne sera versée.
Dans son communiqué, l’Archevêque métropolitain de Bamenda, Mgr Andrew F. Nkea, va exprimer son indignation face à la multiplication des enlèvements et aux violences répétées contre les personnels pastoraux. Le prélat annoncera un plan d’action graduel destiné à exercer une pression morale et communautaire sur les ravisseurs, tout en mobilisant les fidèles.
Parmi les mesures immédiates : dès le 23 novembre, lors de chaque messe, les fidèles sont invités à réciter la prière de saint Michel Archange pour la libération du père John. Si le prêtre n’est pas libéré d’ici le 26 novembre, toutes les paroisses, écoles et institutions catholiques du doyenné de Ndop devront fermer. Les prêtres devront également retirer le Saint-Sacrement des tabernacles et quitter la zone jusqu’à nouvel ordre. Si aucune libération n’intervient avant le 28 novembre, l’Archevêque, entouré du clergé et des fidèles, se rendra personnellement à Baba 1 pour réclamer la libération du prêtre retenu.
Mgr Andrew F. Nkea interpelle également les forces de défense. Il leur demande de demeurer professionnelles, éthiques et respectueuses de la population, tout en réaffirmant leur responsabilité première : protéger les civils, et non les exploiter, ni les intimider. L’Archevêque métropolitain de Bamenda invite enfin toutes les parties prenantes à renouer le dialogue pour mettre un terme à une crise qui dure depuis neuf ans et dont les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest continuent de payer le prix fort. En conclusion, Mgr Andrew Nkea confie la région à la protection de la Vierge Marie, « Reine de la paix », priant pour un retour durable de la tranquillité dans la province ecclésiastique de Bamenda.
Soulignons qu’au Nigeria, plus de 300 élèves et enseignants ont été enlevés le 21 novembre dernier dans l’école catholique Saint Mary de Papiri, située dans l’État du Niger, au centre du pays. D’après l’Association chrétienne du Nigéria, 50 élèves ont pu s’échapper et regagner leur famille entre vendredi et samedi. Le Pape Léon XIV s’est également penché sur ce cas, demandant la libération des captifs.