Actualités of Tuesday, 16 October 2018

Source: dw.com

Election 2018: voici ce qui se trame à ELECAM après le jour de vote

La Commission nationale des élections ELECAM La Commission nationale des élections ELECAM

Alors que l'opposition veut faire annuler le scrutin pour cause d'irrégularités, certains dénoncent le processus complexe et opaque du comptage électoral qui pourrait faciliter les fraudes.

Le verdict des urnes est d'avance rejeté par l'opposition. Celle-ci dénonce des irrégularités et se dit prête à déposer une pétition pour que le scrutin soit annulé.

Les informations électorales doivent faire le tour de plusieurs organes avant que les résultats soient proclamés définitivement.

La commission départementale de supervision compile les votes au niveau de tous les départements qui composent le Cameroun. Ensuite, la commission nationale de recensement général entre en action.

Enfin les résultats sont proclamés par le Conseil Constitutionnel.

Aux yeux de Louis Kemayou, économiste camerounais, ce processus est susceptible d'occasionner des fraudes.

"La possibilité de frauder est très importante, elle est très large. Est-ce que cela empêche qu'on puisse faire remonter de façon rapide les résultats compilés dans les différents départements de l'Elecam? Ce que je sais c'est que le Cameroun aurait pu, au regard de ce que ce pays représente, se donner les moyens de faire remonter, avec beaucoup de sérénité, les résultats."

LIRE AUSSI: Conférence de presse du MRC assiégé: voici le film des évènements

Quinze jours de patience

Pour l'instant, selon la commission électorale, l'Elecam, que nous avons essayé en vain de joindre par téléphone, la proclamation des résultats est prévue quinze jours après le scrutin.

Le scrutin s'étant déroulé le 7 octobre, les Camerounais devront alors patienter encore une semaine.

Selon Joseph Lea Ngoula, économiste camerounais, le délai entre le jour de vote et celui de la proclamation doit être revu, car il donne lieu à des soupçons de manipulation des procès verbaux.

"Dans un pays comme le Brésil où on a près de 147 millions de votants, on obtient le résultat le soir même de l'élection. Au Cameroun, avec seulement trois millions et demi de personnes, qui, d'après les statistiques, auraient participé à cette élection, on se retrouve à attendre quinze jours. Il faut comprendre donc qu'entre le jour de l'élection et le jour de la proclamation des résultats, on laisse largement le temps pour que la fraude puisse avoir lieu."

Selon toute vraisemblance, c'est le président sortant, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, qui devrait remporter le scrutin pour rester à la tête du pays un septième mandat consécutif, contesté par l'opposition.