Actualités of Thursday, 13 November 2025
Source: www.camerounweb.com
Par décret présidentiel signé le 12 novembre 2025, le chef de l'État nomme trois nouveaux responsables à la tête de l'EIFORCES, établissement stratégique pour la formation des cadres militaires et de maintien de la paix.
Le président Paul Biya vient de procéder à un remaniement à la tête de l'École Internationale des Forces de Sécurité (EIFORCES), institution phare de la formation militaire camerounaise. Le décret n° 2025/523 du 12 novembre 2025, dont nous avons obtenu copie, nomme trois hauts gradés à des postes clés de cet établissement stratégique.
Le Colonel Eugène Tamboua est nommé Directeur des Études de l'EIFORCES. Ce poste crucial le place à la tête de l'ensemble du dispositif pédagogique de l'école, qui forme aussi bien des officiers camerounais que des cadres militaires venus de toute l'Afrique subsaharienne.
Le Lieutenant-Colonel Ndong Asseko Patrice Chéri prend les rênes de la Division de l'Enseignement supérieur et de préparation aux opérations de soutien à la paix. Une nomination qui intervient dans un contexte où le Cameroun multiplie ses engagements dans les missions de maintien de la paix sur le continent africain.
Enfin, le Commissaire Divisionnaire Foumena Frédéric est désigné Chef de la Division de l'Enseignement fondamental et de préparation aux opérations de soutien à la paix. Cette nomination illustre la volonté d'intégrer davantage les forces de police dans le dispositif de formation aux opérations de maintien de la paix.
Créée par décret présidentiel n° 2008/179 du 22 mai 2008, l'École Internationale des Forces de Sécurité représente l'un des fleurons de la formation militaire et sécuritaire en Afrique centrale. Son caractère "international" n'est pas une simple appellation : l'établissement accueille régulièrement des stagiaires venus de plusieurs pays africains.
L'école dispose de deux grandes divisions pédagogiques, dont l'organisation a été précisée par le décret n° 2012/307 du 25 juin 2012. La première, désormais dirigée par le Lieutenant-Colonel Ndong Asseko, se concentre sur l'enseignement supérieur et la formation aux opérations de maintien de la paix. La seconde, confiée au Commissaire Foumena, assure l'enseignement fondamental et la préparation opérationnelle.
Cette structure bicéphale permet à l'EIFORCES de former à la fois des officiers de haut niveau, capables de commander des opérations complexes, et des cadres intermédiaires rompus aux réalités du terrain.
La nomination de ces trois responsables intervient à un moment où les questions de sécurité et de maintien de la paix sont au centre des préoccupations régionales. Le Cameroun, pays frontalier de plusieurs zones de conflit, doit disposer de cadres militaires hautement qualifiés.
Les deux divisions dédiées aux "opérations de soutien à la paix" témoignent de la priorité accordée à ce domaine. Le Cameroun contribue régulièrement aux missions de l'Union africaine et des Nations Unies, notamment en République centrafricaine et dans d'autres théâtres d'opérations africains.
La présence d'un commissaire de police à la tête de l'une des divisions illustre également l'approche intégrée prônée par le Cameroun : les opérations de maintien de la paix modernes ne sont plus seulement militaires, elles requièrent aussi une expertise policière pour la reconstruction de l'État de droit.
Bien que le décret présidentiel ne détaille pas les parcours de ces trois nouveaux responsables, leurs grades témoignent d'une expérience significative dans leurs corps respectifs.
Le Colonel Tamboua, en tant que Directeur des Études, aura la lourde responsabilité de superviser l'ensemble des programmes pédagogiques, de valider les cursus de formation et de garantir la qualité académique de l'établissement. Ce poste requiert à la fois une expertise militaire et des compétences pédagogiques pointues.
Le Lieutenant-Colonel Ndong Asseko devra quant à lui développer les partenariats internationaux de l'école, notamment avec les institutions similaires en Afrique et avec les organisations régionales et internationales impliquées dans le maintien de la paix.
Le Commissaire Foumena aura pour mission d'assurer la formation de base des futurs cadres des forces de sécurité, un rôle fondamental pour garantir le renouvellement des générations au sein de l'armée et de la police camerounaises.
Ces nominations s'inscrivent dans la continuité de la gestion présidentielle des institutions sécuritaires camerounaises. Paul Biya suit personnellement les évolutions de l'EIFORCES, comme en témoigne son implication directe dans la signature de ce décret.
Le document, revêtu du sceau de la Présidence de la République et portant la signature manuscrite du chef de l'État, rappelle que les questions de défense et de sécurité demeurent un domaine réservé du président camerounais, conformément à la Constitution et à la loi n° 67/LF/9 du 12 juin 1967 portant organisation générale de la défense.
La nouvelle direction de l'EIFORCES devra relever plusieurs défis majeurs :
Moderniser les programmes de formation pour les adapter aux nouvelles menaces sécuritaires, notamment le terrorisme, les conflits asymétriques et la cybersécurité.
Renforcer la coopération régionale en attirant davantage de stagiaires venus des pays voisins, faisant ainsi de l'école un véritable hub de formation pour l'Afrique centrale.
Développer les partenariats internationaux avec les grandes écoles militaires occidentales et les institutions spécialisées dans le maintien de la paix.
Améliorer les infrastructures de l'établissement pour offrir des conditions d'études optimales aux stagiaires.
Intégrer les nouvelles technologies dans l'enseignement militaire, notamment la simulation tactique et les outils numériques de formation.
Au-delà de la formation des cadres camerounais, l'EIFORCES joue un rôle géopolitique important pour le Cameroun. En accueillant des stagiaires de toute l'Afrique subsaharienne, l'école contribue à tisser des réseaux entre officiers de différents pays, facilitant ainsi la coopération militaire régionale.
Ces liens personnels noués durant la formation constituent souvent le socle de futures collaborations opérationnelles, notamment dans le cadre des opérations multinationales de maintien de la paix.
Conformément à l'article 1er du décret, ces nominations prennent effet "à compter de la date de signature du présent décret", soit le 12 novembre 2025. Les trois nouveaux responsables sont donc déjà en fonction.
Le décret précise également, dans son article 2, que "les intéressés auront droit aux avantages de toute nature prévus par la réglementation en vigueur", garantissant ainsi leur statut et leurs prérogatives.
Selon l'article 3, le texte sera "enregistré, publié suivant la procédure d'urgence, puis inséré au Journal Officiel en français et en anglais", assurant sa diffusion dans les deux langues officielles du Cameroun.