Le secteur de l’énergie camerounais est aujourd’hui comme un corps en pleine croissance. Un corps dopé par la nouvelle énergie de Nachtigal, mais dont les vaisseaux financiers sont complétement obstrués.

Cette obstruction l’empêche de profiter de sa nouvelle force. L’on estime que le succès technique de Nachtigal est une évidence, mais cette performance technique suffira-t-elle pour surmonter les lourds obstacles financiers qui freinent le secteur ? C’est le véritable enjeu des années à venir aujourd’hui.

Depuis sa mise en service intégrale le 18 mars 2025, le projet Nachtigal pèse davantage sur le budget de l’État. En vertu du contrat d’achat d’électricité signé en 2018 entre Eneo, concessionnaire de la distribution et Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), consortium réunissant EDF, la Société financière internationale (SFI) et l’État camerounais, Eneo doit verser 10 milliards de francs CFA par mois, que l’énergie soit consommée ou non.

Dans son rapport de juin 2025, le Fonds monétaire international (FMI) s’inquiétait ouvertement des effets de ce dispositif sur les finances publiques, estimant que « les charges liées au fonctionnement de la centrale de Nachtigal devraient exercer de nouvelles pressions sur le budget ». Car, en cas de défaillance d’Eneo, l’État s’est engagé à prendre le relais. Cette clause est déjà activée, rappelle un analyste. Et donc il y a urgence à implémenter les réformes nécessaires.