NOSO : les Ambozoniens ont encore défié Paul Biya

Des séparatistes armés ont mené une attaque à Ngie Junction, dans le village de Njap, situé dans l'arrondissement central de Nkambe, département du Donga Mantung, région du Nord-Ouest du Cameroun. L'incident s'est déroulé aux premières heures du lundi 15 avril 2024, vers 5 heures du matin, selon des sources de sécurité. Les assaillants, présumément originaires de Lasin, ont pénétré le village paisible et ont rapidement mis en place un poste de contrôle au carrefour de Ngie.

À ce poste, ils ont arrêté les moto-taxis qui assuraient la liaison entre les villages de Tabenken et Njap vers Nkambe et vice versa. Les militants armés ont intercepté les motos, ordonnant aux conducteurs et aux passagers de descendre et de s'asseoir par terre. Après avoir opéré pendant des heures, les assaillants ont saisi un total de 16 motos, en ont incendié 13 à l'aube et en ont confisqué 3 autres en bon état. Deux personnes ont également été enlevées, l'une originaire de Njap et l'autre de Tabenken voisin.

Les autorités locales ont indiqué que les assaillants semblaient avoir l'intention de prendre le contrôle de la région, malgré une période de relative tranquillité. En réponse à cette attaque, les forces de sécurité ont lancé une opération de recherche des auteurs et ont temporairement fermé la route entre Njap et Nkambe.

Cette attaque a provoqué une onde de choc dans la communauté, mettant en lumière les défis persistants auxquels sont confrontés les habitants de la région anglophone du Cameroun en raison des troubles en cours.

L'enlèvement de deux enseignants, pilier du système éducatif, a particulièrement alarmé la population locale, d'autant plus que cela s'est produit le premier jour de la reprise scolaire du troisième trimestre de l'année scolaire 2023/2024. Les autorités locales s'efforcent activement de rétablir l'ordre et la sécurité dans la région, et des enquêtes sur l'attaque sont en cours.

Dans des vidéos diffusées en ligne, un groupe d'hommes armés identifiés comme étant des ADF a revendiqué la responsabilité de l'attaque. Dans ces vidéos, on peut voir un combattant tenant une arme à feu tandis que plusieurs personnes sont assises par terre derrière lui. De nombreuses motos sont alignées sur la route, et un autre combattant accuse les villageois d'avoir violé les appels au confinement du lundi.

Cette attaque constitue la deuxième atteinte à la sécurité à Nkambe cette année, après une explosion majeure le 11 février qui a coûté la vie à un étudiant et blessé plus de 70 autres personnes. Autrefois considérée comme un havre de paix et de sécurité, la région est désormais confrontée aux ravages du conflit armé qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.