La ville de Batouri, dans la région de l'Est, a été le théâtre d'une manifestation d'ampleur ce jour, orchestrée par des populations excédées par les agissements de Bonivan Mvondo Assam. Les manifestants, venus de plusieurs villages environnants, ont exprimé leur colère contre celui qui est présenté comme le neveu du président Paul Biya.

Les griefs sont multiples et touchent directement aux conditions de vie des habitants de cette zone à forte activité minière. Les manifestants dénoncent avec véhémence ce qu'ils qualifient d'accaparement massif de leurs terres ancestrales par Bonivan Mvondo Assam, remettant en cause leur droit traditionnel à exploiter ces espaces.

Mais c'est surtout la fermeture du chantier minier qui cristallise toutes les frustrations. Cette infrastructure, décrite comme vitale pour l'économie locale, constitue selon les habitants la principale source de revenus pour l'ensemble de la communauté. Sa mise sous scellés aurait privé de nombreuses familles de leurs moyens de subsistance, créant une situation sociale explosive.
Les populations accusent directement Bonivan Mvondo Assam d'être à l'origine de cette fermeture, y voyant une manœuvre destinée à s'approprier les ressources minières de la zone. Cette perception alimente un sentiment d'injustice d'autant plus fort que les habitants estiment subir les conséquences d'intérêts privés qui les dépassent.

L'accaparement présumé de terres constitue l'autre volet majeur de cette crise. Dans une région où l'agriculture et l'exploitation minière artisanale constituent les piliers de l'économie locale, la perte d'accès aux terres représente une menace existentielle pour les communautés rurales.




Les manifestants dénoncent un processus d'appropriation qu'ils jugent illégal et illégitime, estimant que leurs droits coutumiers sur ces espaces n'ont pas été respectés. Cette situation ravive les tensions récurrentes autour de la gestion foncière dans les zones riches en ressources naturelles.

La dimension politique de cette manifestation ne peut être ignorée. En s'en prenant directement à une personnalité présentée comme proche du pouvoir central, les populations de Batouri franchissent un seuil symbolique important. Cette mobilisation témoigne d'un niveau de frustration tel que les considérations de proximité avec le régime ne suffisent plus à contenir la colère populaire.