Enfariné et agressé à Bruxelles par des militants de la BAS, le ministre de la Jeunesse hérite pourtant d’un poste clé après la démission d’Issa Tchiroma. Un rebondissement qui interroge.

La trajectoire de Mounouna Foutsou, ministre de la Jeunesse et de l’Éducation Civique, ressemble à un scénario politique improbable. Moins d’un mois après avoir été violemment pris à partie par des militants de la Brigade Anti-Sardinards (BAS) en Belgique, le voici propulsé à la tête du ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle en intérim, suite à la démission d’Issa Tchiroma Bakary. Une nomination qui soulève autant de questions qu’elle n’éclaire les stratégies du pouvoir en place.


Les images avaient fait le tour des réseaux sociaux : un Mounouna Foutsou enfariné, le visage ensanglanté, fuyant sous les cris hostiles de militants camerounais de la diaspora. Le 15 juin 2025, à Bruxelles, une réunion de promotion littéraire tourne au cauchemar lorsque des membres de la BAS font irruption dans la salle. L’ambassadeur du Cameroun en Belgique, Daniel Evina Abe’e, présent aux côtés du ministre, subit le même sort.

Dans une vidéo post-agression, Foutsou tente de minimiser l’incident, lançant un « c’est sans rancune » à ses agresseurs. Pourtant, l’épisode révèle l’hostilité croissante d’une frange de la diaspora envers les figures du régime, perçues comme symboles d’un système à bout de souffle.

« Cette humiliation publique aurait pu le discréditer. Mais dans l’équation politique camerounaise, l’appartenance au cercle rapproché du pouvoir prime sur tout. »— Analyste politique, Yaoundé