Alors que chaque joueur devait percevoir deux primes de 500 000 FCFA, la seconde a mystérieusement disparu après le match contre la RDC. Le Minsep et son agent comptable sont accusés d’avoir orchestré un schéma de détournement, tandis que des proches du ministre ont effectué un voyage au Maroc aux frais de l’État.
LE DOSSIER DE LA REDACTION
Détournement des primes : le Minsep et son agent comptable rattrapés par leurs propres manœuvres
Une prime budgétisée… et une prime qui disparaît
Le budget du stage des Lions Indomptables était clair : deux primes de présence de 500 000 FCFA chacune, soit 1 000 000 FCFA par joueur et par membre du staff. Tout était validé, prévu, inscrit dans les documents officiels transmis au Ministère des Finances. Pourtant, au moment de payer, seulement la première prime a été versée. La seconde s’est tout simplement volatilisée.
Et ce n’est pas un oubli.
C’est un schéma.
Une méthode désormais trop visible.
Il a fallu attendre la nuit suivant le match contre la RDC — jusqu’à 1h du matin — pour que l’agent comptable du Minfi, exécutant les directives du Minsep, débloque une seule prime en urgence. Une opération faite dans la précipitation, comme pour masquer un trou béant dans la caisse.
La question est simple : où est passée la prime restante ?
Seuls deux hommes ont la réponse : Narcisse Mouelle Kombi et Jean Armel Oum de Djon.
Le faux prétexte de la non-qualification
Certains essaieront de justifier la disparition de l’argent en disant que le Cameroun n’a pas atteint la finale. Que la deuxième prime ne se justifiait plus. C’est un mensonge destiné à endormir l’opinion.
Car pendant qu’on versait aux joueurs une seule prime amputée, tout le séjour des Lions au Maroc a été intégralement payé jusqu’au 18 novembre : hébergement, restauration, transport, logistique. Absolument tout.
La qualification ou non en finale n’a jamais modifié ces dépenses.
Alors pourquoi, s’agissant des joueurs, l’État devient soudainement “économe” ?
Parce que les primes des joueurs représentent la seule ligne budgétaire que certains peuvent détourner sans trop attirer l’attention. Et cette fois encore, l’opération porte la marque de ceux qui ont pris l’habitude de jongler avec les fonds publics.
Un paiement tardif, secret… et en euros
Il y a également la manière.
La prime a été payée :
• tard,
• après le match,
• alors que plusieurs joueurs étaient déjà partis,
• et surtout en euros.
Pourquoi payer en devise étrangère alors que le budget a été libéré en FCFA ?
Pourquoi choisir un mode de paiement qui permet de manipuler les taux de change ?
Pourquoi attendre que des joueurs soient déjà dans les airs pour solder une prime censée être versée en début de stage ?
Parce que cela réduit les témoins.
Parce que cela réduit les contestations.
Parce que cela facilite les arrangements.
Ce n’est pas une erreur : c’est une stratégie.
Pendant ce temps, le Minsep fait voyager sa famille et les laudateurs
Pour couronner le tout, tandis que les primes des joueurs disparaissaient, le Minsep a fait voyager 30 personnes à Rabat : collaborateurs, journalistes et consultants qui le soutiennent dans ses bêtises ( CFOOT, Mbang Kollo, Mahop……), proches, et même des membres de sa famille. Tous aux frais du contribuable.
Des chambres d’hôtel payées pour des personnes qui n’ont aucun lien avec la performance sportive.
Des billets d’avion déboursés sans justification.
Une logistique gonflée artificiellement.
Des frais de mission faramineux ont été accordés à tous ces badauds, sous prétexte que, selon lui, cela pourrait être leur dernier voyage.
Voilà où va réellement l’argent : dans le train de vie d’un ministre devenu expert en contorsion budgétaire.
Un système de prédation devenu intenable
Au final, ce qui s’est passé n’est ni une erreur administrative, ni un retard technique, ni un malentendu budgétaire.
C’est un détournement de fonds publics, maquillé maladroitement, organisé méthodiquement, et exécuté par les mêmes personnes : Narcisse Mouelle Kombi et Jean Armel Oum de Djon.
On ne peut pas continuer à demander aux joueurs de se battre pour un drapeau pendant que des prédateurs siphonnent les fonds prévus pour eux. Le Cameroun n’a pas un problème de moyens : il a un problème de gestionnaires cupides.
Tant que ces pratiques existeront, la tanière sera un terrain de chasse pour ceux qui confondent budget public et fortune personnelle. #kamerfoot









