Actualités of Tuesday, 26 August 2025

Source: www.camerounweb.com

Mort de Kamto: un journaliste de Jeune Afrique annonce la mauvaise nouvelle

Un homme mort ne peut plus rien faire. Il ne vaut plus rien. Cette mort, ce n'est pas seulement une mort physique. Car la vie elle-même, dans plusieurs domaines, est organisée en cycles auxquelles personnes n'échappe. Cela vaut aussi pour la politique.

Sur le plan politique, la mort trouve l'acteur politique à un moment donné de sa carrière. Cette mort peut aussi arriver pus tôt, lorsque l'acteur politique enchaîne les mauvaises décisions.

C'est le cas de Maurice Kamto, selon Georges Dougueli, le journaliste camerounais qui travaille pour le magazine français Jeune Afrique.

Dans une tribune suivante, Dougueli annonce la mort politique de Maurice Kamto:

LISONS

"On m’a fait parvenir une vidéo dont je mets ici, à titre d’illustration, la capture d’écran. Encore une de ces «œuvres» de destruction de réputation dont quelques lâches se sont fait les spécialistes. Ils se cachent derrière des voix off de synthèse pour faire le sale boulot. Cette fois, le film annonce que je serais la nouvelle recrue de la campagne présidentielle du régime en place à Yaoundé. J’ai hésité à en parler d’abord pour ne pas en faire la publicité. Et puis, est-ce bien utile de dénoncer un fake à une époque où les gens n’ont rien à faire de la vérité ? Tant ceux qui regardent et partagent ces déjections se battent pour avoir leur place aux premières loges des lieux d’aisance... Eh bien, laissons-les prendre du plaisir à peu de frais.

Plus sérieusement, ce n’est pas la première fois que cette rumeur est lancée par des agitateurs cybernétiques proches du MRC. Disons-le franchement, sur la forme, elle n’a aucun intérêt. Quitte à monter des cabinets noir, faites au moins l’effort d’y recruter des gens ayant un minimum de talent. Au fond, rien d’étonnant. Je l’ai déjà écrit ici : est bien peu disposé à la démocratie tout parti politique qui prend en chasse ses contradicteurs. Pour réussir un projet de conquête du pouvoir, il faut user des réseaux sociaux avec discernement pour diffuser les bons messages, sensibiliser et rassembler et non diviser et pratiquer la chasse à l’homme. Il faut se le dire, la «mort» sociale d’un journaliste vous sera inutile. Il n'est jamais trop tard pour soigner cette allergie à la contradiction. Ce "lock chu" par la menace du Kompromat. Ce Porque no te callas intimé à Chavez par Juan Carlos de Borbon. Le danger de tolérer l'intolérance, est de couver des graines de dictateurs qui vous dévoreront après la prise du pouvoir. Ceci étant, je redis ce que je pense :

1-L’élection présidentielle du 11 octobre prochain est, pour moi, un non événement. Je n’en commente les péripéties de campagne que pour constater le verrouillage du système d'une part et décrier d'autre part les erreurs, voire les fautes des leaders, à l’instar de Maurice Kamto. En dépit des efforts méritoires de ses soutiens destinés à faire passer un leadership erratique pour un génie stratégique. Il n’a pas répondu aux attentes, n'a pas été au niveau que le pays attendait d'un leader de cette envergure et ne le sera sans doute jamais. C'est malheureux mais il faut en prendre acte et, donc, penser à construire un nouveau leadership porté par les forces politiques social-démocrates de gauche travailliste et de droite du point de vue des valeurs, modérées et républicaines (dont le MRC et ses extrémistes tribalistes se sont exclus) pour obtenir non pas seulement le départ de Paul Biya mais un changement systémique.

2- La campagne présidentielle ? Quelle campagne électorale ? Où sont les projets ? Qui en parle ? Cette foire d’empoigne est-elle digne de l’idée qu’on se fait d’une vraie campagne électorale ? Est-elle à la hauteur du niveau qu’on prête au Cameroun en terme d’instruction et de culture politique ? Que faut-il attendre de cette compétition victimaire opposant des partis/sectes à tendance ethno-régionnalistes qui se battent pour partager le «gâteau national» ou ce qu’il en reste ? Regardez la télévision ou les réseaux sociaux, ces miroirs qui nous renvoient l’image de notre hideur. C’est déjà la guerre civile ! Bamilékés, Bétis, Bassas et autres primitifs arborant des cravates en soie s’y battent déjà à coup de promesses de génocide... Qui y parle d’économie, d’innovation, de notre place dans la compétition mondiale ? De quelle campagne électorale parlez-vous ? Mes pauvres amis, vous vous trompez de cible. Osez demander des comptes à vos «leaders». Ce sont eux qui portent la responsabilité des l’échecs présents et à venir".