Actualités of Friday, 14 November 2025
Source: www.camerounweb.com
C'est un coup dur pour le football camerounais. Les Lions Indomptables ne participeront pas à la Coupe du monde 2026 qui se tiendra aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Battus 1-0 par la RDC ce jeudi 13 novembre à Rabat, les hommes de Marc Brys ont vu leurs rêves s'envoler à la dernière minute du match.
Alors que les supporters camerounais espéraient voir Vincent Aboubakar et ses coéquipiers franchir l'étape des demi-finales des barrages, c'est finalement Chancel Mbemba qui a brisé ces espoirs. Le défenseur congolais a parfaitement repris un corner dans les dernières secondes de la rencontre, scellant ainsi le sort des Lions Indomptables.
Cette élimination n'est pas le fruit du hasard. Elle résulte d'une série de dysfonctionnements internes qui ont gangréné la campagne qualificative camerounaise. L'analyse de cet échec pointe du doigt plusieurs acteurs :
La Fédération camerounaise de football, dirigée par l'ancienne légende Samuel Eto'o, est largement critiquée. Son conflit ouvert avec le ministère des Sports a créé un environnement délétère pour l'équipe nationale. Entre confiscation de matériel sportif, privation de banc de touche pour l'assistant de Marc Brys, Joachim Mununga, et tensions permanentes, l'équipe n'a jamais pu travailler sereinement.
Narcisse Mouelle Kombi, ministre des Sports et de l'Éducation physique, n'échappe pas aux critiques. Son soutien inconditionnel à Marc Brys et son conflit d'ego avec Samuel Eto'o ont aggravé la situation. En accordant tous les privilèges à l'entraîneur belge, le ministre a contribué à créer un sentiment de supériorité chez ce dernier, qui a plusieurs fois déclaré n'avoir "pour seul employeur que le ministre", bafouant ainsi les règles de la Fecafoot.
Marc Brys, un choix contesté
Nommé en 2024, l'entraîneur belge n'a jamais réussi à pacifier les relations avec la Fédération. Pris entre deux feux, il a choisi son camp, celui du ministère, fragilisant davantage la cohésion nécessaire à la réussite de l'équipe nationale.
Sur le terrain, les Lions Indomptables ont déçu. Face à la RDC, l'équipe est apparue fébrile, sans initiative. Ni Bryan Mbeumo ni Karl Etta Eyong n'ont été à la hauteur des attentes. L'absence de prise de risque et le manque visible de motivation ont révélé un déficit d'engagement inquiétant.
Pour la première fois, le Cameroun manquera une Coupe du monde élargie à 48 équipes, une occasion en or gâchée par des querelles intestines. Les supporters camerounais devront désormais patienter jusqu'aux éliminatoires de l'édition 2030 pour espérer revoir leurs Lions briller sur la scène mondiale.
Cette élimination marque un tournant sombre dans l'histoire du football camerounais et pose la question cruciale : combien de temps faudra-t-il pour que les dirigeants placent enfin l'intérêt de l'équipe nationale au-dessus de leurs conflits personnels ?