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Actualités of Monday, 26 June 2023

Source: L'Intégration N°563

Migration: un guide pastoral en cours d’élaboration dans la sous-région

L’inspiration est de l’archevêque métropolitain de Douala L’inspiration est de l’archevêque métropolitain de Douala

Les évêques de l’Afrique centrale se sont entendus à Douala, du 12 au 17 juin dernier, sur ce qui doit en constituer les principaux points cardinaux.

Un colloque international dans la capitale économique du Cameroun pour adresser la question des phénomènes migratoires et leurs conséquences dans la sous-région. L’inspiration est de l’archevêque métropolitain de Douala, agissant en qualité de président de la Commission de l’Association des Conférences épiscopales d’Afrique centrale (Acerac). Monseigneur Samuel Kleda et ses hôtes ont en effet procédé du 12 au 17 juin dernier, à une méditation collective sur les «défis et perspectives pour une migration à visage humain». Le ministère des évêques de la sous-région a alors surtout consisté à donner une onction à l’élaboration d’un guide pastoral. Les principaux points cardinaux arrêtés au cours des travaux sont d’ores et déjà connus.

L’Acerac devrait dans les prochaines semaines se déployer principalement dans trois directions: à savoir la sensibilisation, la formation et la mise en place d’un Observatoire. Ces actions complémentaires constituées en véritable trinité devraient pour l’essentiel consister en «la mise à la disposition des ouvriers apostoliques de la sous-région Afrique centrale, de ce guide pastoral des migrants et réfugiés; la poursuite de la réflexion-action en vue de mobiliser la jeunesse sur les conséquences de l’immigration irréfléchie; et à une plus grande conscientisation de l’Église afin d’œuvrer avec toutes les forces vives disponibles en vue de la promotion humaine du migrant et du réfugié».

Les évêques intercèdent à cet égard pour «une mise en route dans les écoles et instituts universitaires, des formations diplômantes sur le thème ‘‘migration et développement’’; et pour la mise en place d’un Observatoire catholique pour les migrants et refugiés de la sous-région (OCMAC)». Des actions qui devront nécessairement se conjuguer avec «l’équipement des aumôneries, paroisses, lycées et collèges privés en outils pour l’accompagnement spirituel des jeunes afin de présenter le Christ comme vrai projet de vie». Ces autorités religieuses joignent par ailleurs les mains pour «une mise en commun des efforts de la société civile et des États pour faciliter l’accès des jeunes aux emplois; et pour un accueil généralisé des migrants comme le recommande notre Seigneur Jésus Christ». Car, reprennent-ils en chœur, «accueillir un migrant c’est accueillir le Christ».

«Notre région est particulièrement touchée par le phénomène migratoire. Et je tiens à souligner que le problème à résoudre est d’abord d’ordre économique et ce n’est pas seulement l’Église qui doit le résoudre, mais chacun de nous», commence par relever l’initiateur du colloque. Le chapelet de dénonciations qu’égrènent ensuite Mgr Samuel Kleda et ses pairs permet de mieux éclairer encore le visage du mal.

Ils évoquent entre autres «la pauvreté, la recherche d’une vie décente, les disparités de développement, les conflits, les besoins de main d’œuvre, les facteurs environnementaux, l’exploitation abusive des ressources naturelles par les pays du Nord, la crise économique, etc». Mgr Antonio Mabiala, secrétaire général de l’Acerac, va jusqu’à décrire ces mouvements, forcés ou non, comme «une aventure qui se présente comme un chemin au bout duquel nos jeunes périssent soit dans la Méditerrané, soit dans le désert». De quoi en tout cas suffisamment interpeller et appeler à donner les moyens à la jeunesse «de forger son propre avenir», ont convenu les participants. De façon à ce que leur humanité ne soit plus sacrifiée sur l’autel de la migration.