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Actualités of Thursday, 12 May 2016

Source: echosducameroun.com

Mfou : Au bord de l’implosion !

Photo d'archives utilisée juste à titre d'illustration Photo d'archives utilisée juste à titre d'illustration

Les populations menacent d’incendier les installations de la Fipcam ! A l’origine du soulèvement populaire, la mise en détention provisoire d’un défenseur de l’environnement.

Le sort de ce citoyen est devenu symbole de la lutte âpre des populations, face à la combinaison des manœuvres de puissants aventuriers et exploitants forestiers étrangers, qui accaparent les terres de leurs ancêtres à vils prix, avec la complicité de fonctionnaires hauts placés.

Dans le cas d’espèce, monsieur Muller, de nationalité française et Directeur général de la société FIPCAM, règne en maître absolu dans la ville de Mfou. Il a aisément subordonné la quasi-totalité des élites du Département, mettant au passage généraux, préfets, sous-préfets, magistrats, policiers et gendarmes à son service.

Convoqué à la légion de gendarmerie du centre à Yaoundé pour être entendu sur une tentative d’assassinat pour avoir essayé d’écraser le jeune Lucien Outounou avec son véhicule, monsieur MULLER a plutôt monté une opération conjointe avec Magistrats et gendarmes, pour enlever sa victime. Emmené manu militari à Mfou sous l’accusation de trouble de l’ordre public et de rébellion, le jeune militant s’est vu plutôt signifier le chef d’accusation de diffamation à l’endroit du tout puissant Coy boy et vrai chef de terre de Mfou.

Après avoir passé l’assomption en cellule, Lucien a subit divers chantages et tentatives de corruption : renoncer à dénoncer la coupe illégale du bois ; renoncer à toutes les procédures en cours ; renoncer à mobiliser la république ; renoncer à rencontrer les plus hautes autorités du pays pour sa cause. On lui a proposé de lui construire une maison, et une autre à son père, sans compter faveurs et cash. Il a donc été jeté en prison, pour avoir refusé cette corruption.

En effet il importe de rappeler que tous les services de sécurité sont saisis de cette affaire depuis longtemps : DGRE ; DGSN ; SED ; DST. De même, des enquêtes sont en cours par : La direction générale des impôts ; la direction générale des Douanes ; Le contrôle supérieur de l’Etat ; Le Ministère des domaines.

A chaque fois, MULLER, très sûr de lui, répète que « le Cameroun est un pays corrompu et qu’il peut acheter tout le monde » ; a déclaré Shanda Tonme, président de la commission indépendante contre la corruption et la discrimination (Comicodi).

Il a été prouvé par de nombreux rapports d’enquêtes, que la société FIPCAM pratique l’exploitation illégale des forêts, se livre à la destruction de la nature ; transporte le bois interdit nuitamment et au besoin fait convoyer ses camions grumiers par des agents de sécurité corrompus.

Le ministère en charge des forêts, n’a jamais réellement condamné cette société, parce que les fonctionnaires impliqués dans le dossier sont régulièrement corrompus.

FIPCAM n’a pas craint de licencier des délégués du personnel. Les ministres du travail successifs n’ont jamais réussi à faire entendre raison aux dirigeants de cette société qui échappe à tout contrôle, et subordonne aisément tous les délégués départementaux du travail.

Enfin, ce qui est en jeu à Mfou à travers le martyr du jeune Lucien Outounou, dépasse le petit cadre de cette ville et de ce département. L’affaire engage la responsabilité au plus haut niveau de l’Etat et de la République. Autant d’illégalités nous mènent à la ruine de ce qui reste de notre dignité et de notre souveraineté, ce qui reste de l’autorité de l’Etat, du respect des lois et de la justice, de la protection de nos forêts et de notre patrimoine, du respect par les étrangers établis chez nous du minimum de règles de conduite institutionnelles selon les conventions internationales.

« Il faut libérer le jeune Lucien Outounou au plus vite, et l’appel concerne tous les citoyens épris de paix et de justice, tous les citoyens amoureux de leur pays. L’appel est lancé aux leaders d’opinion, aux membres de la société civile, aux Avocats qui doivent se constituer pour la défense de ce patriote » ; martèle le Pr Shanda Tonme, président de la commission indépendante contre la corruption et la discrimination (Comicodi).

Dans une déclaration exclusive à Echosducameroun.com, le Président de la commission indépendante contre la corruption et la discrimination dit : «Non à la spoliation continue et impunie des terres des villageois, et non au règne de la corruption entretenue par des sociétés étrangères sans scrupules ».