Actualités of Monday, 25 August 2025
Source: www.camerounweb.com
Le parti de Bello Bouba Maïgari accuse un ministre surnommé "Moulinet" d'orchestrer des manœuvres subversives
L'Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) de Bello Bouba Maïgari a publié un communiqué dénonçant ce qu'elle qualifie de "manœuvres subversives" orchestrées par un ministre non nommé, mais désigné par le sobriquet de "Moulinet". Selon le parti d'opposition, ces agissements auraient conduit l'administration locale à interdire la tenue d'un meeting politique dans l'arrondissement de Meiganga, région de l'Adamaoua.
Dans son communiqué daté du 24 août, le président national de l'UNDP porte à la connaissance de l'opinion publique des faits survenus le 23 août 2025. Selon sa version des événements, une "autorité administrative zélée" aurait interdit à une délégation de ses "camarades politiques" de tenir un meeting dans l'arrondissement de Meiganga.
Le parti d'opposition présente une tout autre lecture de la situation. Il affirme qu'une "escorte motorisée de jeunes de la ville, animés d'un élan bénévole" accompagnait ses militants pour une "tournée avant meeting". Cette mobilisation spontanée aurait été stoppée par l'intervention de l'administration locale.
L'UNDP pointe du doigt un "ministre tristement reconnu pour ses pratiques obscures contre l'opposition", qu'il désigne par le surnom de "Moulinet" sans révéler son identité. Selon le communiqué, ce responsable gouvernemental aurait instrumentalisé l'autorité administrative locale pour empêcher la tenue de l'événement politique.
Cette accusation s'inscrit dans un contexte électoral tendu, à moins de deux mois de la présidentielle du 12 octobre, où Bello Bouba Maïgari figure parmi les candidats face au président sortant Paul Biya.
Un parti qui revendique sa légalité
Face à ces accusations, l'UNDP rappelle avec fermeté son statut de "formation républicaine respectueuse des lois de la République". Le parti affirme qu'il "ne saurait en aucun cas assumer les dérives délibérément provoquées par des autorités en quête de troubles".
Cette position défensive témoigne de la volonté du parti de se présenter comme victime de persécutions administratives tout en réaffirmant son attachement à la légalité constitutionnelle.
L'incident de Meiganga illustre les tensions croissantes qui caractérisent la campagne électorale camerounaise. Dans un contexte où l'opposition dénonce régulièrement les entraves à ses activités, cet épisode vient alimenter les griefs contre l'administration et le pouvoir en place.
Pour l'UNDP, cet événement constitue une nouvelle illustration des difficultés rencontrées par les partis d'opposition pour mener leurs activités politiques en toute liberté. Le parti de Bello Bouba Maïgari, l'une des principales figures de l'opposition nordiste, entend visiblement faire de cet incident un symbole des pratiques qu'il dénonce.
Cet épisode soulève des interrogations plus larges sur les conditions de la campagne électorale au Cameroun. Alors que la période officielle de campagne n'a pas encore débuté, les activités pré-électorales des partis d'opposition semblent déjà faire l'objet d'une surveillance rapprochée de la part des autorités administratives.
L'affaire de Meiganga rappelle les enjeux de liberté politique dans un pays où l'équilibre entre maintien de l'ordre public et respect du pluralisme démocratique fait régulièrement débat. Elle illustre également les stratégies de communication des partis d'opposition, prompts à dénoncer publiquement ce qu'ils perçoivent comme des entraves à leurs activités.
Le dossier risque de prendre une dimension plus large si d'autres incidents similaires venaient à se reproduire dans les semaines précédant l'élection présidentielle du 12 octobre.