semaine du grand bal électoral du 12 octobre, Douala a connu le dimanche 5 octobre un séisme politique de magnitude populaire. Le meeting d’Issa Tchiroma Bakary a transformé l’esplanade du stade Omnisport de Bepanda en véritable chaudron citoyen. Pluie battante, embouteillages dignes d’un jour de match, rien n’a freiné les centaines de milliers de fidèles venus acclamer le candidat du Fnsc. Même les klaxons semblaient scander : « Tchiroma arrive ! »
Avant ce bain de foule, le cortège du candidat, en provenance de Buea, a provoqué un embouteillage biblique à Bonaberi. Deux heures pour traverser l’arrondissement, au rythme d’un chant devenu viral : « Au revoir Paul Biya, Tchiroma arrive. » Une mélodie qui résonne comme un générique de fin… ou de début, selon le camp.
Sur l’estrade, l’ambiance était électrique. Euphorie collective, cris de liesse, et même quelques pas de danse esquissés par Me Emmanuel Simh et Me Alice Nkom, visiblement emportés par la fièvre du moment. On aurait dit un congrès politique croisé avec un concert de makossa.
La foule, bigarrée et intergénérationnelle, témoignait d’une mobilisation que certains qualifient déjà d’historique. Anicet Ekane, président du Manidem, n’en revenait pas: « Ce monsieur, c’est un sorcier ! En 92, avec Fru Ndi et l’union pour le changement, on n’a jamais vu ça. » Et quand un vétéran de la contestation parle de sorcellerie politique, c’est que le sort a changé de main.