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Actualités of Thursday, 4 February 2016

Source: cameroon-info.net

Mebara, Marafa, Nguini Effa, ces écrivains sous les verrous

Marafa Marafa

Le journal L’Epervier édition du 4 février 2016 en kiosque revient sur ces hommes qui à une époque de l’histoire du Cameroun, ont occupé les fonctions les plus influentes. Aujourd’hui sous les verrous, ils ont fait de l’écriture, un passe-temps, que qualifient des camerounais rencontrés dans la rue « favori ». Cependant le journal L’Epervier qui a réalisé une enquête à ce sujet, indique que « l’accueil de ces ouvrages au sein de l’opinion reste mitigé ».

Le plus récent de tous ces ouvrages est « Le secrétaire général de la présidence de la République : Entre mythe, textes et réalités » de Jean Marie Atangana Mebara. Un ouvrage commis pour présenter au public le vrai visage du secrétaire général de la République. Avec un accent mis sur les pouvoirs liés à la fonction. En 2012 déjà, Jean Marie Atangana Mebara publiait « Lettres d’ailleurs Dévoilement préliminaire d’une prise de l’Epervier du Cameroun ».   

Marafa Hamidou Yaya condamné à 25 ans de prison dans le cadre de l’affaire Albatros a écrit « Le choix de l’Action, mes dix ans de Minatd ». Ancien secrétaire général de la présidence de la République, pour lui cet ouvrage c’est une façon « d’assumer le passé pour reconstruire l’avenir ». Dans ce livre de 409 pages, il « évoque ses succès mais aussi ses échecs. Il explique ses misères par l’indifférence de sa hiérachie à ses propositions pour une meilleure organisation des élections au Cameroun ». Il a été précédé par une série de lettres adressées au Président de la République et aux camerounais.

Un autre ancien secrétaire général de la présidence de la République à avoir commis un ouvrage, Titus Edzoa. Professeur de médecine, il a publié « Méditations de prison, échos de mes silences ». Des parties de l’ouvrage qui ont le mérite de retenir l’attention de plus d’un lecteur, L’Epervier indique le chapitre 8 et précisément « la phrase introductive ».

«Boire tout frais du sang humain, c’est particulièrement excitant pour les caprices du démon », phrase tirée du chapitre intitulé « le mysticisme : occultisme ou sorcellerie ». L’Epervier écrit au sujet de ladite phrase « très peu sont ceux qui ont compris le message de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et père de la réforme universitaire ».

Un flou entretenu à la page 66 quand il dit que « les organisations traditionnelles, mystiques, initiatiques sont toujours présentes, attentives, égales à elles-mêmes prêts à aider, protéger, canaliser… »

Du lot de ces Hommes d’Etat qui deviennent des écrivains de verrous, il y’a Jean Baptiste Nguini Effa. Ancien directeur général de la Société camerounaise des Dépôts pétroliers (Scdp), il a été écroué en 2006. Rattrapé par l’opération Epervier pour fautes de gestion, il a publié « Les hydrocarbures dans le monde, en Afrique et au Cameroun ». En 466 pages, il déclare que « le peuple camerounais n’a jamais pris connaissance véritablement des retombées des investissements générés par les produits pétroliers ».

Pour conclure son enquête, L’Epervier pose une suite d’interrogations. « Quel est l’apport de ces ouvrages dans le secteur de la production littéraire au Cameroun ? Ont-ils réellement une influence sur le quotidien des populations ? ». S’il est vrai qu’il y’en a qui pense que ces livres sont importants, il y’en a aussi pour qui ce ne sont que de « simples recueils d’histoire personnelles vécues en prison ». A chacun d’en juger et à eux d’écrire.