Actualités of Wednesday, 2 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Me Claude Assira répond aux critiques : "Une machination grossière et injuste"

Me Claude Assira Me Claude Assira

Plus d'un mois après le défilé de la fête nationale, la polémique enfle autour des commentaires de Me Claude Assira sur la "certaine vigueur" de la main du président Paul Biya. Face aux critiques persistantes, l'avocat a rompu son silence ce mercredi dans une longue déclaration sur les réseaux sociaux, dénonçant une "machination grossière et injuste".

L'affaire remonte au 20 mai 2025, lorsque Me Claude Assira avait observé publiquement la "certaine vigueur" de la main du chef de l'État lors de la cérémonie officielle. Cette remarque, qu'il qualifie aujourd'hui de "mi-sérieuse mi-amusée", a déclenché une vague de critiques l'accusant de complaisance envers le régime.

"Dire que la main d'un homme de 93 ans a une 'certaine' vigueur n'interpelle même pas un peu ?", s'interroge l'avocat dans sa mise au point. Il précise que "'certaine vigueur' est différent de 'vigueur certaine'" et que ce constat factuel ne constitue en rien "un certificat médical d'aptitude à diriger".

Me Assira s'en prend particulièrement à Issa Tchiroma Bakary, qu'il accuse d'avoir "raconté des bobards sur Paul Biya depuis plus de 20 ans" avant de retrouver sa "lucidité". L'avocat dénonce le fait que l'ancien ministre soit devenu "la caution de ces nouveaux Ayatollahs" pour l'attaquer.
Cette sortie illustre les tensions au sein de l'opposition camerounaise, où les parcours individuels et les positionnements vis-à-vis du pouvoir alimentent régulièrement des polémiques internes.

Pour se défendre, Me Claude Assira revendique "14 ans d'action constante au service du Droit, de la Justice, de l'Équité". Il rappelle avoir défendu "sans contrepartie le juste, le droit et la justice" et avoir "toujours combattu, à mains nues et à visage découvert toutes les injustices".
L'avocat souligne qu'il a notamment accepté de défendre le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et ses militants poursuivis, tout en précisant qu'il n'a pas adhéré au parti et reste soumis uniquement à "la discipline de sa conscience et de sa liberté".

Me Assira tient à clarifier sa position : "Le bilan du Renouveau est notoirement, globalement négatif et c'est suffisant pour donner des arguments à ceux qui le combattent." Il affirme que "personne ne l'a jamais entendu parler d'un bilan positif de M. Biya ni d'un appel à ce qu'il se représente".
L'avocat explique qu'il a connu "depuis son père, la violence et la brutalité de ce régime avec lequel on est bien obligé de composer par amour pour son pays ou par simple pragmatisme".

Me Claude Assira révèle qu'il défend "l'honneur de son père depuis 25 ans devant les juridictions camerounaises contre les avanies de l'État du Cameroun". Ces "avanies ont construit ou renforcé une révolte congénitale contre l'injustice", explique-t-il.

Cette dimension personnelle éclaire l'engagement de l'avocat, qui revendique une opposition de principe aux injustices, indépendamment des considérations partisanes.

Dans sa conclusion, Me Assira appelle à la retenue : "Que nos frustrations ne nous fassent pas perdre de vue l'essentiel et surtout l'exigence de justice que nous devons avoir vis-à-vis de nos semblables."

Il dénonce les "polémiques inutiles" et les "jeux de massacre pour exister et se faire voir en déblatérant sur autrui", estimant que "ça ne grandit personne".


Cette polémique révèle les fractures qui traversent l'opposition camerounaise, où les questions de pureté militante et de positionnement vis-à-vis du pouvoir alimentent régulièrement des débats passionnés. Elle illustre également la difficulté, pour les acteurs de la société civile, de maintenir une posture d'indépendance dans un contexte politique polarisé.