Actualités of Wednesday, 4 June 2025

Source: www.camerounweb.com

Mauvaise nouvelle en provenance de Kondengui: l'état de santé de l'activiste Ramon Cotta se dégrade en prison

Détenu depuis près d'un an à Kondengui, l'opposant souffre de séquelles liées à sa détention et manque d'assistance médicale

Près d'un an après son arrestation controversée au Gabon, l'état de santé de l'activiste camerounais Ramon Cotta, de son vrai nom Steeve Akam, suscite de vives inquiétudes. Incarcéré à la prison centrale de Kondengui depuis octobre 2024, cet opposant notoire au régime de Paul Biya fait face à de sérieux problèmes de santé sans bénéficier d'une assistance médicale adéquate.

Selon nos informations, Ramon Cotta souffre actuellement de plusieurs pathologies développées pendant sa détention. Les documents médicaux évoquent un "début de paralysie du côté gauche" ainsi que des "troubles visuels" importants, séquelles directes des conditions de sa détention initiale.
Ces problèmes de santé auraient pour origine les mauvais traitements subis lors de ses premiers mois de captivité, notamment durant sa détention au secret dans les locaux de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) et au Secrétariat d'État à la défense (SED), où il a été maintenu pendant trois mois.

L'activiste de 42 ans, originaire de Bamenda, avait été arrêté le 17 juillet 2024 à Libreville par les forces de sécurité gabonaises, avant d'être transféré sans procédure légale au Cameroun. Selon son équipe de défense, il aurait subi des tortures pendant sa détention préventive, notamment l'exposition prolongée à des projecteurs puissants, causant ses actuels troubles visuels.
Me Hippolyte Meli, qui dirige le collectif d'avocats défendant Ramon Cotta, avait précédemment indiqué que son client "refusait de manger aussi bien la nourriture de l'extérieur que celle préparée sur place" par méfiance, aggravant ainsi son état de santé général.

Malgré une autorisation spéciale de soins accordée par le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Yaoundé, l'assistance médicale dont bénéficie l'activiste reste insuffisante selon ses proches. La récupération de ses lunettes et de ses médicaments avait certes permis une amélioration temporaire de son état, mais la situation demeure préoccupante.
Les défenseurs des droits humains dénoncent l'absence de suivi médical spécialisé pour traiter les séquelles neurologiques et ophtalmologiques dont souffre le détenu.

Ramon Cotta fait l'objet de plusieurs chefs d'accusation devant le tribunal militaire de Yaoundé, notamment "coaction de révolution", "crime de sécession" et "acquisition illégale d'armes de guerre". Son équipe juridique conteste la compétence de cette juridiction, arguant que les faits reprochés auraient été commis au Gabon.
L'activiste, qui revendique son statut de réfugié au Gabon, continue de clamer son innocence depuis sa cellule de Kondengui et maintient sa détermination à poursuivre son combat politique.

Cette affaire soulève des questions importantes sur le respect des droits humains et les conditions de détention au Cameroun. Les organisations de défense des droits de l'homme s'inquiètent de voir un détenu politique développer des pathologies graves sans bénéficier de soins adaptés.
Le cas de Ramon Cotta s'inscrit dans un contexte plus large de répression de l'opposition au Cameroun, où plusieurs figures contestataires ont fait l'objet de poursuites judiciaires ou de détentions controversées.

Face à la dégradation de l'état de santé de l'activiste, ses avocats multiplient les recours juridiques et appellent à sa libération immédiate. Ils dénoncent ce qu'ils qualifient d'"affaire politique" et réclament que leur client bénéficie d'un procès équitable.