Le leader de l'opposition camerounaise Maurice Kamto a quitté ce lundi sa résidence de Bonapriso à Douala sous forte escorte policière, mettant fin à plusieurs heures de tensions dans la capitale économique du Cameroun.
Depuis les premières heures de ce lundi matin, le quartier Bonapriso dans l'arrondissement de Douala 1er vivait au rythme d'un impressionnant déploiement sécuritaire. Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), était retranché dans sa résidence sous haute surveillance des forces de l'ordre.

Le dispositif mis en place par les autorités était particulièrement imposant. Des éléments de la gendarmerie, du Groupement mobile d'intervention (GMI) et du Groupement spécial d'opérations (GSO) avaient bouclé le périmètre autour de l'immeuble où séjournait l'opposant.


L'accès à la rue était strictement contrôlé, seuls les résidents du quartier étant autorisés à circuler librement. Tout étranger au secteur était systématiquement refoulé par les forces de sécurité, créant une atmosphère de tension palpable dans ce quartier habituellement paisible de la métropole économique.

Malgré ce cordon sanitaire, plusieurs cadres du MRC ont réussi à rejoindre leur leader au cours de la matinée, témoignant de la détermination des responsables du parti à maintenir le lien avec Maurice Kamto.


Le statu quo a pris fin peu avant 13 heures lorsque Maurice Kamto et sa suite ont finalement quitté la résidence sous forte escorte. La destination de ce convoi reste pour l'heure non divulguée, alimentant les spéculations sur les intentions des autorités concernant le sort de l'opposant.
Cette situation intervient dans un contexte particulier. Maurice Kamto était arrivé à Douala samedi dernier, de retour d'un meeting organisé avec la diaspora camerounaise à Paris. Selon ses proches, il devait tenir une réunion de travail avec les responsables locaux de son parti avant de regagner Yaoundé.


Cependant, les autorités semblent avoir déployé des moyens considérables pour entraver ce programme. Le dispositif sécuritaire mis en place témoigne de la volonté des pouvoirs publics d'empêcher toute activité politique de l'opposition dans la capitale économique.
Cette situation rappelle les tensions récurrentes entre le pouvoir en place et l'opposition camerounaise, particulièrement depuis la contestée élection présidentielle de 2018. Maurice Kamto, qui revendique la victoire à ce scrutin, fait régulièrement l'objet de mesures restrictives lors de ses déplacements dans le pays.

L'évolution de cette situation et la destination finale de Maurice Kamto restent à ce stade inconnues, mais cet épisode illustre une fois de plus les difficultés rencontrées par l'opposition dans l'exercice de ses activités politiques au Cameroun.