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Actualités of Tuesday, 28 July 2015

Source: france24.com

Maroua refuse de sombrer dans la psychose

Maorua Maorua

Depuis que Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, a été frappée par trois attentats meurtriers les 22 et 25 juillet, la police multiplie les contrôles dans la ville et les autorités ont appelé les habitants à dénoncer toute personne suspecte. Mais nos Observateurs sur place refusent de céder à la paranoïa, malgré la peur.

Le 22 juillet, deux jeunes filles se sont faites exploser dans l’après-midi, au marché central et dans un quartier voisin densément peuplé, faisant 13 morts et une trentaine de blessés. Trois jours plus tard, un troisième attentat-suicide – également perpétré par une jeune fille, selon la télévision publique camerounaise – a ciblé un bar de la ville, faisant cette fois 21 morts et 79 blessés. Ces trois attaques successives n’ont pas été revendiquées, mais portent la marque du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (ex-Boko Haram)

Issa (pseudonyme) est un habitant de Maroua.

Le 22 juillet, j’ai entendu une explosion alors que je me trouvais au restaurant. Mon petit-frère m’a appelé quelques minutes plus tard : c’est lui qui m’a dit qu’elle avait été causée par un attentat. Il travaille au marché central, et l’explosion s’est produite à une vingtaine de mètres de sa boutique, dont le toit a été soufflé.

Par chance, il n’a pas été blessé, mais il a tout de suite pris la fuite. Il a rouvert sa boutique ce lundi seulement, comme la plupart des autres commerçants du marché central. Le marché était resté fermé le lendemain de l’attentat, et quelques échoppes seulement avaient rouvert le surlendemain.

[Selon un autre Observateur, les clients seraient toutefois moins nombreux que d’habitude au marché, NDLR.] Mon frère dit qu’il n’a pas trop peur… D’une manière générale, on n’a pas vraiment peur, sauf quand on se rassemble à la mosquée, quand on est 40 ou 50 par exemple... À la fin de la prière, les gens rentrent chez eux rapidement, sans trop s’attarder…