L'entrepreneure camerounaise lance un appel vibrant au changement à l'approche de l'élection présidentielle


À quelques mois de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025, Marlène Emvoutou, figure emblématique de l'entrepreneuriat camerounais et personnalité publique reconnue, livre une analyse sans concession du bilan des 43 années de règne de Paul Biya. Dans une déclaration marquante, elle qualifie l'ère du "Renouveau" de "parenthèse malheureuse" et appelle les Camerounais à saisir l'opportunité du scrutin pour "engager le retour vers un pays normal".

Pour Marlène Emvoutou, l'heure du bilan a sonné. "Avec le Renouveau, les Camerounais ont vécu le martyr", affirme-t-elle, dressant un tableau sombre de plus de quatre décennies marquées par "la crise économique, sécuritaire, l'angoisse et parfois la peur". L'entrepreneure souligne que malgré l'attachement du peuple camerounais aux valeurs républicaines et son esprit de solidarité, "l'empreinte restera longtemps gravée dans les cœurs et dans les corps".
Selon elle, les Camerounais se trouvent aujourd'hui dans une situation critique : "épuisés, abusés, sans contrôle sur leurs propres vies et sur notre destin commun". Elle dénonce un système qui traite avec "mépris" la soif de changement des citoyens, les rendant "prisonniers d'une course à l'abîme".

L'analyse de Marlène Emvoutou met en lumière les maux profonds qui rongent la société camerounaise. "La désespérance sociale s'est installée depuis longtemps déjà", observe-t-elle, pointant du doigt l'explosion des inégalités, l'insécurité grandissante dans les villes, le chômage des jeunes, les discriminations et le sentiment d'abandon qui caractérisent le quotidien des Camerounais.
Face à cette accumulation d'injustices et de promesses non tenues, l'entrepreneure estime qu'en 2025, "un changement de cap devient un impératif catégorique pour notre survie". Elle souligne que "le peuple ne sait plus qui le dirige" et qu'il a "le sentiment de perdre le contrôle de sa souveraineté".

Malgré ce constat alarmant, Marlène Emvoutou se veut porteuse d'espoir. Elle considère que l'épreuve traversée par le Cameroun a été formatrice : "Nous avons beaucoup appris sur le Cameroun que nous voulons : un Cameroun du changement". Pour elle, cette expérience douloureuse a permis aux Camerounais de mieux cerner leurs aspirations et leurs capacités d'action collective.
L'entrepreneure voit dans l'élection présidentielle du 12 octobre une opportunité historique de rupture. "Nous allons fermer les yeux et considérer que le Renouveau a été une parenthèse malheureuse, qu'il convient d'oublier aussi vite et plaider au retour à un pays normal", déclare-t-elle, appelant à "réaffirmer nos valeurs et changer nos priorités".

Dans sa conclusion, Marlène Emvoutou lance un vibrant appel à ses compatriotes : "Camerounais et camerounaises, nous sommes appelés à un changement de modèle et, à tout dire à une radicale transformation". Elle exprime sa conviction que "le peuple camerounais est prêt pour ce changement" et que "ensemble, nous avons le pouvoir de le faire advenir".

Ce message, qui résonne comme un manifeste pour l'alternance, illustre l'émergence d'une parole citoyenne qui refuse la résignation et appelle à la mobilisation démocratique. Reste à voir si cet appel au changement trouvera un écho suffisant dans l'électorat camerounais lors du scrutin d'octobre prochain.