L'affaire de la démission du sélectionneur Marc Brys prend une tournure explosive. Dans une déclaration en direct sur Facebook, Bernard Tchoutang, ancien Lion Indomptable et soutien de Samuel Eto'o, a levé le voile sur ce qu'il qualifie de tentative de dissimulation orchestrée par le ministère des Sports. Ses révélations contredisent frontalement la version officielle et exposent les manœuvres de dernière minute pour étouffer le scandale.
"J'étais à la fédération le 22 au matin quand ils ont apporté ce courrier", révèle Bernard Tchoutang, confirmant ainsi la réception effective de la lettre de démission de Marc Brys datée du 21 juillet. Cette précision temporelle contredit les démentis précipités du ministère des Sports qui avait nié l'existence même de cette correspondance.
Il décrit ensuite la chronologie des événements avec une précision troublante : "Le 21, la fédération a été mise en copie du mail. Le ministère des Sports sait que Marc Brys a démissionné, mais il cache car ils savent que le mail n'est pas bien pour eux et ça les met dans une situation inconfortable."
Cette révélation expose une stratégie délibérée de dissimulation de la part des autorités sportives, confirmant les informations exclusives révélées par Jeune Afrique sur cette affaire.
Face au silence persistant du ministère, un responsable de la Fecafoot a décidé de briser l'omerta. "Il y a un monsieur qui n'aime pas le faux. Il a attendu deux jours, nous sommes le 23, vous ne communiquez pas. Il y a un problème", explique Tchoutang.
Samuel Eto'o manifestement excédée par la tentative de dissimulation, a alors pris une décision lourde de conséquences : "Alors il a informé la Présidence, la Primature et le ministère des Sports." Cette révélation suggère que l'affaire a été portée à la connaissance des plus hautes autorités de l'État, y compris le Palais d'Etoudi.
Bernard Tchoutang dévoile ensuite la réaction en chaîne des autorités face à cette remontée d'informations : "Leur première réaction est de démentir." Cette phrase résume à elle seule la stratégie adoptée par le pouvoir : nier l'évidence plutôt que d'assumer la situation.
Le responsable de la Fecafoot va plus loin en démontant l'argument du piratage avancé pour justifier les démentis : "Monsieur Marc Brys est un policier, si on pirate ton compte comme ça, la première chose que tu vas faire, c'est déposer une main courante. Tu informes les gens qu'on a piraté ton compte."
L'aspect le plus troublant des révélations de Tchoutang concerne les circonstances du retournement de Marc Brys. "Après qu'on lui a versé l'argent, on lui a dit de revenir sur ses mots. Il est revenu sur ses mots", affirme-t-il sans détour.
Cette déclaration confirme ce que Jeune Afrique avait révélé dans son enquête : le règlement des arriérés de salaire du sélectionneur belge et les négociations menées entre le 21 et le 23 juillet pour le faire revenir sur sa décision.
Malgré la volte-face du sélectionneur et les démentis officiels, Bernard Tchoutang réaffirme la position de la Fecafoot : "Maintenant que Marc Brys a bel et bien démissionné, la fédération a pris acte."
Cette position ferme de l'instance dirigeante du football camerounais contraste avec l'attitude du ministère des Sports et souligne les tensions qui existent entre les deux institutions sur la gestion de cette crise.