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Actualités of Monday, 3 July 2017

Source: cameroon-info.net

Marafa Hamidou Yaya, condamné avant d’avoir été jugé?

Marafa Hamidou Yaya Marafa Hamidou Yaya

Alors que la sentence de son procès avait été rendue à l’audience du 17 au 18 mai 2016, les minutes du procès font par contre mention d’une sanction prise le 3 mai de la même année.
Dans la nuit du 17 au 18 mai 2016, la section spécialisée de la Cour suprême a condamné Marafa Hamidou Yaya à 20 ans d’emprisonnement ferme. Mais dans l’arrêt y relatif disponible seulement au mois de février 2017, sot neuf mois plus tard, on peut aisément y lire « Ainsi jugé par la section spécialisée de la Cour suprême en son audience publique ordinaire du trois mai deux mil seize en salle des audiences de la Cour ».

Ainsi, outre des erreurs de dénaturations des faits contenues dans ledit arrêté, il ne laisse aucun doute que la condamnation de l’ancien ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MINATD) est intervenue le 3 mai 2016, soit deux semaines avant l’audience du 17 au 18 mai de la même année, soutient le quotidien Le Messager du lundi 3 juillet 2017. Or ce fameux 3 mai, l’audience n’a pas eu lieu en raison de la présence dans la salle de Marafa Hamidou Yaya et de Jean-Marie Atangana Mebara.

D’après le journal, cet arrêt est l’illustration des contorsions auxquelles se livrent certains juges afin de donner suite aux pressions exercées sur eux. A titre d’exemple, par jugement des 21 et 22 septembre 2012, en violation flagrante des normes au procès équitable et dans une salle d’audience fortement militarisée le tribunal de Grande Instance de Mfoundi a condamné Marafa Hamidou Yaya à 20 ans d’emprisonnement ferme pour complicité intellectuelle de détournement de biens publics. Le plus étonnant est que « le tribunal a eu recours a des textes de loi abrogées et à une jurisprudence étrangère a la cause », peut-on lire dans le journal.

De ce qui précède, il en découle que la Cour suprême a prononcé le 18 mai 2016 une sentence rédigée avant l’évocation, qu’elle avait déjà été arrêtée et prévue d’être prononcée le 3 mai. L’audience publique des 17 et 18 mai 2016 aurait-elle été une simple mise en scène et un simulacre de procès ?