Vous-êtes ici: AccueilActualités2021 11 09Article 627490

Infos Santé of Mardi, 9 Novembre 2021

Source: Le Messager

Maltraitance : le DG de l'Hôpital général de Yaoundé encore épinglé

Le DG de l'Hôpital général de Yaoundé encore épinglé Le DG de l'Hôpital général de Yaoundé encore épinglé

Les conseils du patient atteint d’insuffisance rénale dénoncent un abus de pouvoir de la part du Directeur général alors que ce dernier, lui, parle de propos tendancieux tenus à l’endroit du personnel soignant et de la formation hospitalière dont il a la charge. Le 21 octobre dernier, une grève a été menée par les hémodialysés de l’hôpital général de Yaoundé. Ces derniers ont bloqué la circulation au quartier Ngousso pour dénoncer l’absence des salles d’eaux. Deux jours après le mouvement d’humeur, Emmanuel Mariel Djikdent, préfet de Yaoundé V, a effectué une descente sur les lieux dans l’optique de régler la situation. En sa présence, Vincent de Paul Djientcheu, Directeur général de cette formation hospitalière a promis que les dialysés devaient continuer à recevoir leurs soins à partir du jour suivant. Parmi ces dialysés, Isaac Njoya a été privé de soins en rapport avec la maladie à tel point qu’il se déplace régulièrement pour Ebolowa pour recevoir les soins, comme ce fût le cas hier. « Le Directeur de l’hôpital, m’a dit que je ne ferai plus jamais de dialyse dans son hôpital, qui plus est, un lieu public.

Il m’a fait savoir, sans document officiel, que je devais désormais continuer à recevoir les soins au Centre hospitalier universitaire (Chu ndlr)», confie-t-il. Après avoir pris acte de cette décision, il va saisir Me Dieudonné Onah Mbourou, huissier de justice à la 3ième charge près la Cour d’Appel du Centre et les tribunaux de Yaoundé.

Ce dernier va adresser une correspondance au directeur de l’hôpital au motif d’une « demande de réintégration d’un patient valant sommation avant poursuites judiciaires ». Dans ce document, on peut lire : « Faute par vous de satisfaire à la présente demande de réintégration de mon client parmi les personnes dialysées de votre formation hospitalière, je me trouverai dans la triste obligation d’engager des poursuites pénales contre votre personne pour refus d’un service dû et pour abus de fonction, tout en réservant le droit de solliciter par la même occasion une juste indemnisation ». Informé, le bureau départemental des Droits de l’homme de la Lékié, a saisi le ministre de la Santé publique, pour lui faire part de la situation le 26 octobre dernier. Pour comprendre ce qui a poussé le directeur de l’hôpital à priver le patient des soins, le reporter de votre Journal est allé à sa rencontre.

Désengorger la salle de dialyse

« Le jour de la grève, monsieur Njoya a dit qu’on passe le temps à lui injecter la boue dans le corps, ce qui est très grave. Pour éviter des incriminations de la part des proches au cas où le pire survient, j’ai pris la résolution de lui confier, en adressant une lettre (qui n’a pas été présenté afin qu’on s’enquière du contenu : Ndlr) au Chu, où s’y trouve le professeur Kaze qui assurera son suivi médical, comme prévoit la déontologie médicale. Une rencontre est prévue dans les prochains jours entre son huissier et le neurologue. Le neurologue rendra compte des propos tenus par Monsieur Njoya », éclaire Pr Vincent De Paul Djientcheu. Il poursuit en disant : « On l’a transféré ici en 2018, au lieu de se faire dialyser tranquillement, il vient inciter ses pairs à bloquer la circulation pour se faire entendre.


Et ce n’est pas la première fois qu’il agit de la sorte ». Pour éviter que de telles situations ne se reproduisent, le directeur a pris la résolution de désengorger la salle de dialyse, en invitant chaque malade qui a été transféré dans l’hôpital qui est à sa charge à retourner où il se soignait initialement. « Les salles de machines sont en train d’être équipés progressivement dans les autres hôpitaux. Les machines ont un fonctionnement de 25 000 heures. Et ces machines ont déjà atteint ce quota horaire. Dans chaque hôpital, on remplace progressivement ceux qui ne fonctionnaient plus. Ici par exemple, on a 10 machines qui fonctionnent déjà normalement. Et l’an prochain, d’autres vont être installées », indique-t-il.