Actualités of Monday, 8 September 2025

Source: www.camerounweb.com

MRC : révélations sur comment Chantal Biya et Ngoh Ngoh ont infiltré le parti, le mouvement de Kamto au bord de chaos

Tensions maximales au sein du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Alors que des voix s'élèvent pour dénoncer une infiltration orchestrée par le clan présidentiel via "certains cadres contre de fortes récompenses", d'autres accusent Maurice Kamto de chercher à éliminer ses opposants internes en invoquant des "complots imaginaires". Entre règlements de comptes et préparation des investitures de 2026, le principal parti d'opposition traverse sa plus grave crise identitaire depuis sa création.

Le MRC traverse l'une des périodes les plus tumultueuses de son existence. Au lendemain du Conseil National du 6 septembre 2025, les tensions internes éclatent au grand jour, révélant des fractures profondes qui menacent l'unité du principal parti d'opposition camerounais.

Au cœur de la polémique, une accusation explosive : le clan de Chantal Biya, avec Ferdinand Ngoh Ngoh en tête, aurait infiltré le MRC via certains cadres pour provoquer son implosion interne. Cette stratégie, selon les sources proches du dossier, s'appuierait sur "de fortes récompenses" promises aux cadres retournés.

Ces révélations interviennent dans un contexte de préparation des investitures pour les élections de 2026, période cruciale où les ambitions personnelles risquent de primer sur la cohésion partisane.
Mais c'est une autre accusation qui fait sensation. Dans une sortie particulièrement virulente, un cadre du parti compare Maurice Kamto à Joseph Staline, l'accusant de créer des "complots imaginaires" pour éliminer ses adversaires internes.

"Appelez-le désormais pa'a Mo'o STALINE !", lance ce dirigeant sous pseudonyme Noutack II, établissant un parallèle saisissant avec le dictateur soviétique : "Pour éliminer toute adversité, STALINE n'hésitait pas à créer des COMPLOTS IMAGINAIRES pour en finir avec ses adversaires y compris ses proches, même sa famille biologique."

Cette comparaison, aussi choquante soit-elle, révèle l'ampleur de la fracture au sein du parti.


Au centre des reproches figure l'épisode ManIDEM, qualifié de "DÉSASTREUX mariage d'intérêt" qui n'aura duré que "4 jours, juste le temps pour Clément Atangana de dire IRRECEVABLE". Cet épisode continue de diviser profondément le parti, nombreux sont les cadres qui s'opposent "avec force, fermeté et vigueur au retour du Prof à la tête du parti" après cette alliance avortée.

"LE MARIAGE POLITIQUE LE PLUS BREF DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITÉ", ironise amèrement le critique, illustrant le sentiment de trahison ressenti par une partie de la base militante.

L'horizon 2026 cristallise toutes les tensions. "À la base les militants attendent de pieds fermes les investitures en février 2026, c'est là où ça va chauffer", prévient un observateur. La bataille s'annonce particulièrement rude entre les militants historiques qui "travaillent depuis 13 ans" et les élus qui ont rejoint le parti "par opportunisme RIDICULE" après avoir quitté leurs formations d'origine.

Cette concurrence interne pour les investitures pourrait bien être le détonateur final d'une implosion annoncée.
Face à cette crise, des voix modérées tentent de ramener la sérénité. Elong Ndame, dans une analyse publiée après le Conseil National, appelle à l'unité : "Il n'y a ni vainqueur ni perdant, c'est le parti qui sort renforcé de cet épisode."

Il souligne la nécessité de "dépasser nos malentendus et incompréhensions, mêmes les plus profonds pour rester focaliser sur l'avenir de notre peuple", rappelant que "notre responsabilité vis à vis du peuple camerounais est très grande".
Mamadou Mota, président national par intérim, se retrouve au centre de cette tempête. Le Conseil National du 6 septembre lui a donné "tout pouvoir pour décider en dernier ressort DANS L'INTERET SUPERIEUR du parti", une responsabilité écrasante dans ce contexte de divisions profondes.

La décision de reporter les annonces importantes est présentée comme "une décision de sagesse" qui "relève de la stratégie plus que de la politique", mais elle pourrait aussi être perçue comme un aveu d'impuissance face à des divisions irréconciliables.
Le MRC se trouve aujourd'hui à un tournant décisif de son histoire. Entre accusations d'infiltration externe, règlements de comptes internes et préparation des échéances électorales, le parti doit choisir entre l'implosion et la réconciliation.

"Sinon dites-moi, que représente encore le MRC aujourd'hui pour que le régime se salisse les mains en dépensant de fortes sommes d'argent pour l'infiltrer ?", interroge avec amertume l'un des critiques, posant ainsi la question de la crédibilité du parti face à ses divisions internes.

Reste à savoir si les dirigeants sauront surmonter ces épreuves pour préserver l'unité nécessaire à leur mission d'alternance démocratique, ou si ces tensions finiront par avoir raison du principal espoir d'opposition au Cameroun.

La suite des événements, notamment les décisions concernant les investitures de 2026, sera déterminante pour l'avenir du mouvement fondé par Maurice Kamto.