Actualités of Friday, 20 April 2018

Source: Signatures n° 0089

MIDA: les 'arnaqueurs' se font passer pour des cadres d'Etoudi

Le siège du MIDA scellé par des autorités Le siège du MIDA scellé par des autorités

On n’est pas à la première expérience d’une arnaque à ciel ouvert au Cameroun.
On octobre 2016, un Camerounais qui s’est entouré de jeunes dames se passe être un haut cadre de la présidence de la République et offre un tuyau pour le recrutement rapide d’employés au port autonome de Kribi.

Il partage l’information sur des numéros de téléphone pris au hasard, tandis que ses copines agui- chent leurs connaissances sur ces prétendus recrutements. Adèle, une dame qui a failli tomber dans la nasse raconte son histoire : « mon mari était au chômage et j’ai été abordé par cette dame qui était copine à une amie. Elle m’a demandé d’aller avec mon époux qui devait apporter son CV et rencontrer ce monsieur qu’elle présentait comme son petit ami. Un samedi, on est allé chez elle, moi et mon mari. Mais, il n’est pas venu. Quelques jours plus tard, la dame nous appelle et fait savoir que son copain demande qu’on lui fasse une enveloppe parce que le poste que mon mari va occuper est important.

Mais, c’est le montant qui m’a fait penser à l’arnaque. Il demandait 5 millions pour ce poste. Du coup, mon mari a crié à l’arnaque et on a coupé le contact.
Bien avant, quelques personnes avaient déjà été arnaquées et sont arrivées sur le site du port de Kribi où personne n’était au courant d’un quelconque recrutement. »
LIRE AUSSI:Nomination au Sénat: révélation sur le deal secret entre Biya et le SDF

L’appât du gain, l’état de détresse des per- sonnes contactées est le lit sur lequel s’ap- puient les arnaqueurs pour « frapper » leurs victimes. Mais les mécanismes d’alerte fonctionnent de plus en plus.

En 2017, la Commission des marchés financiers (CMF) a tiré la sonnette d’alarme pour avertir les épargnants sur un organisme ne remplissant pas les conditions légales en matière de collecte et de placement de fonds qui était active au Cameroun, sous l’impulsion d’un homme d’église. La CMF a révélé que Gesem Forex Trading, du nom de cette structure de collecte de l’épargne opérait dans la clandestinité.
LIRE AUSSI:Voici ce qui pourrait causer la fin du régime de Paul Biya

Dans une enquête menée par Canal + dans le cadre de l’émission « Afrique Investigation », le média mettait en scène Dieunedort Kamdem devant ses fidèles au cours d’une de ses conférences visant à recruter des épargnants. Il donnait ainsi à ses ouailles, les modalités de souscription à cette épargne qui produirait des intérêts faramineux : « vous investissez un million par exemple et vous nous donnez le nom de votre banque. Et chaque mois, on vous donne 250 000 FCFA pendant un an », laissait entendre le pasteur de 40 ans, fondateur de l’église dénommée, « Cathédrale de la Foi », Gesem Forex Trading, filiale de Gesem Group implanté en Côte d’Ivoire.

Une épargne de 500 000 FCFA qui génère- rait 3 000 000 FCFA à la fin de l’année est invraisemblable même pour les structures bancaires les plus généreuses. Une autre escroquerie à la camerounaise. La MIDA est arrivée pour puiser à cette source de la naïveté qui visiblement, ne tarit pas.