Actualités of Thursday, 1 May 2025

Source: Le Popoli Express

Même mort et enterré, vos problèmes ne sont pas finis au Cameroun

Un cimetière Un cimetière

A Yaoundé, même les morts doivent signer des clauses de non-repos. Dans le Cameroun des années 2020, le cynisme est devenu une discipline olympique, et l’exhumation un business comme un autre, rangé quelque part entre le commerce de sacs contrefaits et la contrefaçon de diplômes.

Chaque soir, au journal télévisé, les faits divers nous rappellent une vérité dérangeante: la mort n’est plus une fin, mais une opportunité commerciale.
Dernier exemple en date : Abena Roch, paisible défunt de son état, n’aura pas eu le luxe de pourrir tranquillement. Sa tombe, située à Etetak (Yaoundé), a été profanée par cinq jeunes "entrepreneurs" spécialisés dans… le commerce d’ossements humains. Oui, vous avez bien lu. Ici, le business model, c’est os par os.

Arrêtés par la police au moment de la livraison – car oui, même les morts ont une filière de distribution – ces braves garçons allaient remettre « la marchandise » à un client toujours aussi invisible qu’un député à l’Assemblée pendant une séance sérieuse.

Mais pourquoi voler des os ? Simple : pour fabriquer une drogue appelée "Cailloux", qui vous sèche plus vite qu’un discours de fin de campagne. Et ce n’est pas tout : les restes humains seraient aussi utilisés pour des potions de pouvoir, des rituels d’influence, de l'argent magique, voire du poison à emporter. Bref, l’horreur version promo.

Et pendant ce temps, le défunt, lui, devient influenceur malgré lui dans des rituels vaudous 4.0. "Tu meurs une fois, tu souffres deux fois", comme dirait le proverbe camerounais revisité.

Pendant que les vivants triment, les morts deviennent des stocks à usage occulte, dans un pays où même le repos éternel est un luxe réservé à ceux qui n'ont pas de valeur marchande.