Actualités of Wednesday, 19 November 2025
Source: L'Indépendant n°981 du 17 novembre 2025
Un Conseil de cabinet s’est tenu à la primature le 14 novembre dernier, dans la perspective de la préparation du budget 2026.
Après le discours d’investiture du chef de l’État et l’ambitieux plan présidentiel d’insertion socioéconomique des jeunes et des femmes, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, a procédé à quelques réajustements. Les grandes innovations du budget 2026, ont été présentées.
Au rang des premières mesures en droite ligne des prescriptions présidentielles, le Minfi annonce la création d’un compte d’affectation spéciale pour financer les projets des jeunes et des femmes. Une mesure diversement appréciée, puisqu’au même moment, le ministre de l’Enseignement supérieur annonçait la semaine dernière, une allocation de 450 millions dédiés à 22 projets portés par les jeunes à hauteur de 5 à 45 millions de francs CFA.
Après le plan triennal jeune, doté de 102 milliards de Fcfa, après le Pajer-U, le Piassi et tous ces projets et autres programmes passés par pertes et profits, les financements dédiés à l’entreprenariat jeune, connaissent des fortunes diverses. Parmi les innovations annoncées par le Minfi, il y a la suppression des fonds alloués aux dépenses communes de l’État. Des lignes budgétaires ayant pendant des années, alimentées toutes sortes de dérapages.
Après la suspension des financements extérieurs consacrés au secteur sensible de la santé publique, le Minfi prescrit une sécurisation des recettes de l’État pour éviter l’abandon des financements des secteurs à fort impact social. On s’achemine visiblement à un budget d’austérité au regard des contraintes liées au service de la dette extérieure de l’État, au paiement des salaires des fonctionnaires et autres agents publics, et des prestations des acteurs endogènes qui réclament aussi une dette intérieure en nette croissance.
Le Cameroun va à coup sûr négocier un nouveau programme économique triennal avec le FMI. C’est une enveloppe d’appui extérieur estimée à près de 2 000 milliards de francs CFA dont le Cameroun pourrait bien se passer par des mesures courageuses telles que : la réduction du train de vie de l’État, la lutte contre les détournements massifs, la sécurisation des recettes publiques, l’optimisation des secteurs à forte valeur ajoutée (mines, numérique, agriculture, énergie, infrastructures routières, ferroviaires, aériennes…).
Après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE en 2006, le Cameroun n’a pas su profiter de ce desserrement de la contrainte extérieure, pour mettre sur pied un véritable embryon d’industries même de pré-transformation de nos matières premières. L’économie nationale reste dépendante des importations massives de riz, poisson, huile, blé, et autres denrées de première nécessité. D’où le déséquilibre de la balance commerciale en dépit de tous les effets d’annonce de la politique d’import-substitution inscrite dans la SND 30.