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Infos Business of Monday, 29 November 2021

Source: Le Messager

Loi de finances 2022 : le secteur prive? ne décolère pas

Face aux députés, le président du Gicam Célestin Tawamba, a déclaré que les acteurs économiques n’ont n’a pas été associés à l’élaboration du document.

Une délégation du Groupement Inter–patronal du Cameroun (Gicam) conduite par le président Célestin Tawamba s’est entretenue avec les députés le 23 novembre, dans le cadre de la session parlementaire du mois de novembre. Il était question au cours de cette rencontre, de faire l’économie des manquements qui parasitent le climat des affaires et freinent l’expansion des entreprises.

Tout en proposant en sus, des solutions palliatives, sous forme de recommandations. Selon le patronat, ces obstacles sont de divers ordres. L’organisation évoque d’abord le dialogue public-privé, dont la défaillance est illustrée par la mise à l’écart du Gicam dans l’élaboration de la prochaine loi de finances.

L’on note également que la sollicitation du secteur privé pour des évènements pilotés par le gouvernement avec pour vocation, l’amélioration de la situation économique du pays, n’est que pure fantaisie.

Car soutient Alice Abomo, directrice exécutive du Gicam, leurs avis sont rarement pris en compte. « Nos avis, s’il fallait les mettre sur une échelle de 1 à 10, comptent pour 1. C’est ce que nous appelons les dialogues-alibi. Nous avons le Cameroon Business Forum qui est organisé une fois par an, au niveau de la coordination gouvernementale. On discute de plu- sieurs sujets une fois par an, et à la fin, on lit des recommandations qu’on a pré- parées avant qu’on arrive. Et ce sont elles qui sont mises en œuvre. On attend l’année prochaine. Entre temps, s’il y a des problèmes, on ne peut pas discuter, on ne peut pas relancer», s’indigne Alice Abomo.

Pour le Gicam, l’environnement des affaires au Cameroun souffre égale- ment d’une fiscalité lourde, caractérisée par un impôt sur le revenu élevé et qui dans les faits ne donne pas la possibilité aux contribuables de contester ne serait- ce qu’un simple redressement fiscal, mêmes si ces derniers s’astreignent à la procédure d’usage.

Voies de sortie de crise

L’organisation pointe également un doigt accusateur vers le système judiciaire. Elle fustige notamment la longueur des délais de jugement et de publication des verdicts, le processus d’attribution et de consignation des affaires et l’incompétence de certains juges dans des domaines comme la cybercriminalité et la fiscalité.

L’accès au financement est également une problématique majeure (des taux et des garanties prohibitifs exigés par les banques), tout comme la hausse des cours des matières premières, qui n’est que la résultante de la hausse des coûts de pro- duction. Pour palier à tous ces maux qui gangrènent le milieu des affaires, le Gicam formule quelques pistes de solutions.

« Pour le dialogue, il s’agit juste de changer de paradigme, de changer la manière de faire. Essayons de composer les mêmes musiques ensemble et on les écoute comme on les a composés. Essayons de dis- cuter de manière sereine, pérenne et constructive », recommande Alice Mbono.

En matière de fiscalité, pense cette dernière, il s’agit d’arrêter de mettre la pression sur ceux qui paient déjà beau- coup, d’élargir l’assiette fiscale, élargir les bassins dans lesquels on pourrait collecter les impôts. Le contentieux devrait également être accessible à tous les contribuables.

« En ce qui concerne notre système judiciaire, si on commençait par mettre des tribunaux de commerce ce ne serait pas mal. Avant de penser à numériser le système et à faire des enregistrements automatiques, des requêtes et l’attribution automatiques des affaires aux juges», a ajouté Alice Mbono.

Et de conclure qu’«en ce qui concerne la hausse des cours des matières premières, il faut qu’on s’asseye, qu’on échange avec les sectorielles pour trouver les vraies solutions qui peuvent impacter de manière significative la hausse qui arrive. Ces solutions peuvent prendre la forme d’allègements fiscaux, un peu moins de TVA, de répercussions de coûts modérés, la diminution des tracasseries administratives».