Actualités of Tuesday, 29 April 2025
Source: www.camerounweb.com
Les quatre responsables locaux du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) arrêtés dimanche dernier lors d'une assemblée générale à Mbanga ont été libérés. Cette information, confirmée par Boris Bertolt, journaliste et observateur reconnu de la scène politique camerounaise, met fin à une garde à vue controversée qui avait suscité de vives réactions dans les milieux politiques et de la société civile.
L'incident s'était produit dimanche vers 15h, lorsque l'adjoint au sous-préfet de Mbanga, accompagné d'un important dispositif de police et de gendarmerie, avait fait irruption dans la salle où se tenait l'assemblée générale des structures locales du MRC au siège du parti à Konissi.
"Ils étaient lourdement armés comme pour une opération de grande envergure alors que nous étions en plein débat interne", avait témoigné un militant présent sur les lieux sous couvert d'anonymat. Les forces de l'ordre avaient alors exigé la présentation d'une autorisation de réunion, une demande immédiatement contestée par les organisateurs.
"Nous leur avons expliqué qu'il s'agissait d'une réunion statutaire de notre parti, donc parfaitement légale et ne nécessitant aucune autorisation préalable", avait déclaré un membre du bureau communal présent lors des faits.
Malgré ces explications, les forces de l'ordre avaient procédé à l'interpellation de quatre cadres du parti :
Yankoua François Xavier, secrétaire de la fédération communale
Kameni Joseph, vice-président communal
Kamto Pascal, conseiller du parti
Palla Mathurin, chargé du comité de médiation
Ces responsables ont passé trois jours en garde à vue dans des conditions que le parti qualifie "d'arbitraires". Selon nos informations, leur libération est intervenue sans qu'aucune charge n'ait été retenue contre eux, renforçant ainsi la thèse d'une arrestation abusive défendue par le MRC.
De sources proches du dossier, l'intervention des forces de l'ordre aurait été menée sur instructions directes de l'adjoint au sous-préfet de Mbanga. Cette implication personnelle d'un représentant de l'administration territoriale dans ce qui apparaît comme une affaire politique soulève des questions sur la neutralité de l'État dans le jeu démocratique.
Le responsable régional du MRC, contacté après l'incident, avait dénoncé "une violation flagrante des libertés politiques" et exigé "la libération immédiate de nos camarades". Son appel semble avoir été entendu, même si les circonstances exactes de cette libération restent à préciser.