La récente libération de l'ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba, de son épouse Sylvia et de leur fils Noureddin, après près de vingt mois de détention, met en lumière l'influence diplomatique discrète mais efficace du président camerounais Paul Biya sur l'échiquier sous-régional. C’est ce que Jeune Afrique révèle dans un article confidentiel.

Selon des informations obtenues par Jeune Afrique que Camerounweb.com reprend, le chef de l'État camerounais a joué un rôle majeur dans les coulisses pour faciliter la libération de la famille Bongo. Des sources proches du dossier révèlent que Paul Biya, doyen des chefs d'État de la sous-région, a pesé de tout son poids dans ce processus délicat qui s'est conclu le 15 mai dernier par le départ de la famille Bongo pour Luanda à bord d'un avion gouvernemental angolais.

L'implication du président camerounais s'inscrit dans une démarche diplomatique plus large impliquant plusieurs dirigeants africains, notamment le président angolais João Lourenço, actuel président en exercice de l'Union africaine, et le président congolais Denis Sassou Nguesso. Cette coalition de dirigeants expérimentés a œuvré pendant plusieurs mois pour trouver une issue favorable à cette crise qui perdurait depuis le coup d'État du 30 août 2023.

"Le président Biya a mis à profit sa longue expérience diplomatique et ses relations privilégiées avec les différentes parties prenantes pour contribuer à une résolution pacifique de cette situation", confie à Camerounweb.com une source diplomatique sous couvert d'anonymat. "Sa connaissance profonde des dynamiques régionales et son statut de doyen des chefs d'État de la CEMAC ont été des atouts considérables dans ces négociations."

La libération de la famille Bongo intervient moins de deux semaines après l'investiture du président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema, élu le 12 avril dernier. Cette séquence temporelle n'est pas anodine et témoigne d'une stratégie diplomatique bien orchestrée à laquelle le président camerounais a activement participé.

L'implication du président Biya dans ce dossier s'inscrit dans la continuité de son engagement pour la stabilité politique en Afrique centrale. Le Cameroun a toujours joué un rôle de pilier dans la sous-région, promouvant le dialogue et la résolution pacifique des crises politiques.

Cette médiation réussie renforce la position du Cameroun comme acteur incontournable de la diplomatie sous-régionale et confirme l'influence du président Biya dans les grandes décisions qui façonnent l'avenir politique de l'Afrique centrale.

Selon Jeune Afrique Si cette libération marque une avancée significative, les autorités gabonaises ont toutefois précisé qu'il s'agissait d'une mesure "provisoire" liée à l'état de santé des détenus, "devenu incompatible avec le milieu carcéral". Le procureur général de Libreville, Eddy Minang, a d'ailleurs rappelé que "cette mise en liberté provisoire n'interrompt nullement le cours normal de la procédure, qui se poursuivra jusqu'à la tenue d'un procès".
Selon nos informations, le président Biya continue de suivre attentivement l'évolution de ce dossier et reste engagé aux côtés de ses homologues africains pour garantir une transition politique apaisée au Gabon, pays voisin et partenaire stratégique du Cameroun au sein de la CEMAC.