Actualités of Thursday, 20 November 2025

Source: www.camerounweb.com

Libération d'Amougou Belinga aujourd'hui : des bruits courent

Tentative de libération Tentative de libération

L'affaire dite Martinez Zogo n'arrête pas de choquer. Les avocats du journaliste assassiné dans des conditions inacceptables dénoncent une tentative de libération en catimini de l'homme d'affaires multimilliardaire, Jean-Pierre Amougou Belinga ce jour. L'influent citoyen est en prison, accusé d'avoir participé à ce crime effroyable.

Dans le communiqué dévoilé par les concernés, on lit : « Les avocats portent à la connaissance de l'opinion publique, des autorités judiciaires et de toutes les parties concernées, qu'ils ont appris de manière très fortuite, qu'une audience se tiendra ce jour, devant la Cour d'appel du centre à Yaoundé, dans le cadre de l'examen de l'appel formé contre l'ordonnance de rejet de la demande de mise en liberté introduite par Monsieur Amougou Belinga, suivi en cela par d'autres accusés, dans l'affaire actuellement pendante devant le tribunal militaire de Yaoundé.

Nous tenons à exprimer notre profonde préoccupation quant au fait que nous, conseils des ayants droit de feu Martinez Zogo, ayant régulièrement formés un appel incident, n'avons reçu aucune notification de la tenue de cette audience, ceci en violation des règles fondamentales de publicité et de transparence de la procédure, ainsi que des droits de la défense garantis par la loi.

Nous rappelons que la procédure pénale camerounaise impose que toutes les parties soient dûment informées des dates d'audience, afin de pouvoir faire valoir leurs observations, assurer l'égalité des armes et garantir un débat contradictoire effectif. L'article 52 du code de procédure pénale dispose en cela que : « Le délai entre le jour où la citation est délivrée et le jour fixé pour la comparution est de 5 jours au moins si la personne citée réside dans la ville ou la localité où a lieu son audition ou son interrogatoire. Le délai est de cinq jours, plus un délai de distance d'un jour pour 25 kilomètres, lorsque la personne citée reste hors de la ville ou de la localité où a lieu l'audition ou l'interrogatoire ».

Nous rappelons également que l'accusation invoquée dans cette affaire comporte des faits d'une gravité exceptionnelle, lesquels, au regard des textes en vigueur, excluent légalement toute mise en liberté, même provisoire. Il ressort de l'article 224 du code précité que : « Toute personne légalement détenue à libre provisoire peut bénéficier de la mise en liberté moyennant une des garanties visées à l'article 246 et destinées à assurer notamment sa représentation devant un officier de police judiciaire ou une autorité judiciaire compétente.

Toutefois, les dispositions du présent article ne s'appliquent pas aux personnes poursuivies pour crime passible de l'emprisonnement à vie ou de la peine de mort.

Ainsi, la tenue d'une audience non notifiée, susceptible d'aboutir à une décision rendue hors la présence des autres conseils et sans débat contradictoire, ferait peser un risque grave sur la régularité de la procédure, l'équilibre entre les droits des parties et la crédibilité de l'institution judiciaire.

Nous invitons, en conséquence, la Cour d'appel du centre à rétablir la transparence procédurale ; garantir le respect strict de la notification préalable à toutes les parties ; veiller à ce qu'aucune décision portant atteinte aux droits de la défense ou aux exigences légales régissant les mesures de liberté ne soit prise dans un contexte entaché d'irrégularités.

Nous réaffirmons notre attachement indéfectible au respect de la loi, aux droits de la défense et à une justice sereine, impartiale et équitable pour toutes les parties.