En République centrafricaine (RCA), le président de la Fédération de football a vu rouge. Dans un texte explicatif, le blogueur Shance Lion titre : « Mouelle Kombi de la RCA (pour dire le ministre des Sports de la RCA, ndlr) suspend le président de la Fédération centrafricaine de football pour 6 mois ». Ce n’est pas une décision qui peut mettre à l’aise Samuel Eto’o Fils, également en froid avec le ministre qui est normalement son supérieur dans la hiérarchie.
Dans une décision retentissante, le ministère en charge de la Promotion de la jeunesse, des Sports et de l’Éducation civique a suspendu ce 10 juin 2025 plusieurs membres du bureau exécutif de la Fédération centrafricaine de football (FCF). Une mesure qui fait suite à des fautes jugées graves, portant atteinte à l’éthique sportive nationale et internationale.
Signée par le ministre Rodolphe Héritier Bonheur Doneng Wanzoumon, la décision vise 6 hauts responsables du football centrafricain, désormais écartés de toutes activités sportives pour une durée de 6 mois. Figurent sur la liste Célestin Vanindji, président de la FCF ; Clément Ndombet, 1er vice-président ; Bruno Alima, 2e vice-président ; Serge Hyppolite Mayer, 3e vice-président ; Octave Mahamat Adialo, secrétaire général.
Des accusations lourdes. Le document officiel cite plusieurs motifs pour justifier cette suspension collective. En premier lieu, les responsables sont accusés d’outrage envers l’équipe nationale A, lors d’un incident non précisé, mais considéré comme une atteinte à la dignité des Fauves de Bas-Oubangui. La fédération aurait également délibérément omis de solliciter La fédération aurait également délibérément omis de solliciter l’autorisation officielle du gouvernement pour la sortie de l’équipe nationale A à l’occasion de la journée FIFA, provoquant une tension diplomatique et politique.
Le ministère évoque aussi des violations des valeurs cardinales du sport, en contradiction avec la Charte des bonnes relations entre États et fédérations sportives, ainsi qu’un refus de rendre compte des activités de la fédération, en violation de la Charte Nationale des Sports.
Des sanctions fermes. Au-delà de la suspension, les responsables sont formellement interdits de représenter la Centrafrique dans tout cadre sportif, tant national qu’international, sous peine de poursuites judiciaires. Le ministère a également saisi l’Inspection centrale des sports pour engager un audit sur la gestion des fonds publics alloués à la FCF. Cette décision, effective dès sa signature, marque un tournant dans la gouvernance sportive du pays. Elle pourrait ouvrir la voie à des réformes profondes, voire à un renouvellement total de l’équipe dirigeante de la FCF.
Vers une normalisation ou une crise ? Alors que cette mesure vise officiellement à « restaurer l’éthique et l’ordre » dans la gestion du football centrafricain, certains observateurs redoutent qu’elle ne déclenche une crise institutionnelle entre le gouvernement et les organes sportifs. La Fédération centrafricaine de football n’a, pour l’heure, pas réagi publiquement à cette décision.
La FIFA et la CAF, destinataires de l’ampliation du document ministériel, pourraient être amenées à se prononcer dans les prochains jours. Si elles jugent cette intervention comme une ingérence politique, la Centrafrique pourrait faire face à des sanctions internationales, comme ce fut le cas dans d’autres pays africains. Une chose est certaine, le football centrafricain vient d’entrer dans une zone de turbulences dont les conséquences risquent d’aller bien au-delà du simple terrain de jeu. Le ministre des Sports suspend le président et certains responsables de la Fédération centrafricaine de football. Quelle sera la réaction de la FIFA ? C’est ainsi que parle Shance Lion.