Actualités of Wednesday, 22 October 2025

Source: www.camerounweb.com

Lettre de démission : Paul Biya choque le monde entier

Après 43 ans de règne, il est peut-être temps pour Paul Biya de baisser les rideaux. Le président de la République a participé à la dernière élection présidentielle, mais il sait qu’il n’a plus la force ni la motivation nécessaire pour diriger le pays. Dans ces moments de faiblesse où les plus sages décident de tout quitter et de laisser la place à une autre génération, que va décider le dirigeant camerounais ?

La démission est envisageable, selon des sources indiscrètes proches du palais présidentiel. Mais à la seule condition qu’un membre du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) prenne le relais. D’ailleurs, c’est le but de la manœuvre lancée par le clan de Biya en le repositionnant comme candidat. Il s’agirait de tout faire pour qu’il gagne et ensuite de nommer un vice-président qui finirait par le suppléer à la tête du pays.

Une lettre ouverte est adressée à Paul Biya, l’homme qui choque le monde entier par sa longévité légendaire et son goût toujours prononcé pour le pouvoir à 92 ans. Dans celle-ci, le destinateur écrit qu’il faut savoir partir avant que le peuple ne vous rejette pour toujours.

Monsieur le président, depuis plus de 43 années, vous régnez sur le Cameroun avec une main qui, autrefois, se voulait ferme, mais qui s’est peu à peu transformée en poing. Plus de 60 années d’emprise continue sur le pouvoir d’État, une longévité politique qui aurait pu faire de vous un symbole de stabilité, mais qui est devenue, au fil du temps, le miroir d’un système figé, sans souffle, sans âme, sans justice.

Aujourd’hui, le Cameroun saigne. Il ne parle plus, il gémit. Il ne croit plus, il survit. Les visages fatigués dans les rues de Yaoundé, Douala, Garoua ou Bamenda ne témoignent pas d’un peuple heureux, mais d’une nation brisée, usée par la misère, la peur et le désespoir.

Sous votre règne, la démocratie est devenue un mot creux. Les élections, une farce répétée. Les urnes, un théâtre où le résultat est connu d’avance. Les opposants, eux, sont bâillonnés, traqués, emprisonnés, parfois même assassinés dans l’indifférence générale.

Les prisonniers politiques croupissent dans les geôles du pays pendant que d’autres meurent dans le silence. La loi, elle, ne protège plus : elle opprime. Elle sert non pas la justice, mais la vengeance du pouvoir.

Monsieur le président, le Cameroun de 1982 n’existe plus. Celui que vous dirigez aujourd’hui n’est qu’une ombre de lui-même. Les entreprises publiques jadis florissantes ont disparu, englouties par la corruption et la mauvaise gouvernance.

Le chômage atteint des sommets inquiétants, poussant une jeunesse brillante à fuir ou à se résigner. Les enseignants, les médecins, les travailleurs survivent sans reconnaissance, pendant que les privilèges de quelques-uns s’étalent comme une gifle à la dignité nationale.

Et dans les régions meurtries du pays, le sang continue de couler. Des familles pleurent leurs enfants tombés sous les balles de l’armée ou des milices, pendant que le gouvernement parle de « maintien de l’ordre ». Le dialogue est mort, la peur est devenue la seule politique nationale.

Monsieur Paul Biya, un dirigeant ne devrait jamais avoir peur de la fin. Le véritable courage, ce n’est pas de régner jusqu’à l’épuisement d’un peuple, mais de savoir partir avant que l’histoire ne se charge de vous juger. Partir aujourd’hui serait un acte de sagesse. Partir, c’est offrir au Cameroun une chance de renaître. Partir, c’est reconnaître que le temps du peuple est arrivé, et que nul homme, fût-il président, n’est éternel.

Monsieur le président, le pouvoir ne se garde pas comme un trône divin, il se confie comme une responsabilité humaine. Vous avez assez régné. Le Cameroun a assez souffert. Il faut savoir partir avant que les choses ne vous quittent. Non pas par peur, mais par respect pour la mémoire, pour la justice et pour ce peuple qui, malgré tout, vous a tant supporté. Avec la force du désespoir, mais aussi de l’espérance.


Plus clairement, Joseph Medongmo, qui est l’auteur de cette lettre, invite Paul Biya a remettre sa lettre de démission et à aller se reposer.