Actualités of Friday, 12 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Les sommes données par les ministres et préfets pour financer la campagne de Biya

Financement de campagne Financement de campagne

Un fait d’une gravité inouïe vient d’éclater. Emmanuel Mariel Djikdent, préfet du Mfoundi, a contribué personnellement au financement de la campagne de Paul Biya. Celui qui devrait incarner la neutralité républicaine a sorti 1 000 000 de francs CFA de sa poche pour soutenir le candidat du RDPC à la présidentielle du 12 octobre prochain.

Rappelons-le, un préfet n’est pas un militant. C’est le représentant de l’État, garant de la neutralité et de l’impartialité de l’administration. Son rôle est clair : appliquer la loi, protéger l’intérêt général, et non s’agenouiller devant un parti politique.

Et pourtant, le RDPC a lancé une gigantesque collecte nationale pour financer la campagne du président le plus âgé du monde encore en exercice, Paul Biya. La région de l’Est, fief du préfet Djikdent, n’a pas manqué à l’appel. Résultat : plus de 162 000 000 FCFA récoltés, auprès de 167 personnalités – ministres, DG, hommes politiques, recteur, opérateurs économiques… Tous alignés derrière le régime.

Dans cette liste, Emmanuel Djikdent, préfet du Mfoundi, a donné 1 000 000 de francs CFA, le ministre Joseph Lé a remis 15 000 000 de francs, le directeur général du port de Douala a contribué avec 10 000 000 de francs CFA, le directeur adjoint du cabinet civil de la présidence, Oswald Baboke et son épouse Crescence ont versé 11 000 000 de francs CFA. Landry Sossomba, frère d’Oswald Baboke, en service à la primature a donné 500 000 francs CFA.

Et bien d’autres encore, tous complices d’un système qui confond État et parti au pouvoir. Pour le lanceur d’alerte Paul Chouta, c’est la preuve éclatante que Djikdent n’est pas le serviteur de l’État, mais un militant zélé du RDPC.

« Voilà la démonstration que la neutralité de l’administration est foulée aux pieds au profit d’un homme et de son clan. Voilà la confirmation que sous Paul Biya, l’État n’existe plus, il a été confisqué par un parti et avec lui toutes les institutions censées garantir la démocratie », dénonce le lanceur d’alerte.

Aussi, poursuit-il, dans une vraie démocratie, un préfet qui finance une campagne serait immédiatement démis de ses fonctions pour violation flagrante de la neutralité républicaine. « Ici, au Cameroun, il est récompensé pour sa loyauté au régime », regrette-t-il.