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Actualités of Monday, 15 June 2015

Source: L’Oeil du Sahel

Les sinistrés des inondations de Kousseri demandent leur recasement

Floods Floods

Le gouvernement n’a toujours pas construit les maisons promises à cet effet.

En cette veille de saison des pluies, les sinistrés des inondations survenues en 2012 et 2013, dans les départements du Mayo-Danay et du Logone et Chari, ne savent plus à quel saint se vouer.

Il faut dire que ces milliers de sans-abris sont toujours exposés aux intempéries, malgré l’engagement pris par le gouvernement de leur construire des logements décents. Une promesse gouvernementale qui tarde à se concrétiser, surtout dans le département du Logone et Chari, au grand dam des sinistrés dont les conditions de vie précaires ne s’améliorent guère.

Dans le Mayo-Danay, le recasement de certains sinistrés a certes commencé, mais il avance à pas de tortue. En effet, sur 233 cases prévues pour la phase pilote, seulement 51 cases sont construites et livrées.

Elles ont été affectées à 13 familles seulement, pendant que des milliers d’autres ne savent plus où mettre la tête. Soucieuse de la situation des sinistrés «abandonnés» à leur propre sort, l’Association des jeunes solidaires pour le développement durable (Ajeso) a mené un plaidoyer auprès des autorités administratives.

L’action rentre dans le cadre du projet de plaidoyer pour le recasement décent des sinistrés d’inondations de la région de l’Extrême-Nord et du contrôle citoyen de la gestion post inondation des dons et subventions octroyés.

Cette initiative vise à faire pression sur les autorités administratives afin qu’elles rappellent au gouvernement ses engagements concernant le recasement des sinistrés. Pour mieux cerner l’ampleur de la situation des victimes des inondations, l’Ajeso a organisé à Kousseri, le 07 mai 2015, un atelier de restitution des résultats de l’étude qu’elle a réalisée sur le terrain. Cette rencontre faisait suite à celle organisée le 13 août 2014.

L’étude consignée dans un rapport présente, de façon assez claire et précise, le calvaire que vivent les sinistrés, en dépit des nombreux dons multiformes à eux offerts par le gouvernement, les Ong et autres organismes nationaux et internationaux.

En présidant cette rencontre, le représentant du sous-préfet de Kousseri, M. Suina, reconnaît d’emblée dans son intervention, que les sinistrés vivent dans des conditions extrêmement difficiles. «Nous devons le reconnaître, les inondations de 2012 ont causé d’énormes dégâts sur le plan humain, infrastructurel, agro-pastoral et environnemental.

De nombreuses familles se retrouvent jusque-là sans logements décents, toute chose qui pose le problème du recasement des centaines des sinistrés dans les zones inondées. Par ailleurs, la disparition des milliers d’hectares de terres cultivables et des pâturages expose les populations à une crise alimentaire généralisée » dit-il. M. Suina précise par ailleurs que «le gouvernement a apporté aux sinistrés des dons divers. Mais, l’action du gouvernement seul ne suffit pas.

C’est pourquoi, il a besoin de l’appui des partenaires internes et externes pour améliorer durablement les conditions de vie des sinistrés. C’est sans doute dans cette perspective que s’inscrit l’action de Ajeso. A cet effet, je tiens à apporter tout le soutien du gouvernement camerounais à Ajeso et ses partenaires, à oeuvrer davantage dans cette lutte salvatrice qui va en droite ligne des Objectifs du Millénaire pour le Développement et du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi qui voudraient faire du Cameroun, un pays émergent à l’horizon 2035».

Selon le président national de l’Ajeso, association à but non lucratif créée en juillet 2003, «l’étude a été réalisée grâce aux informations recueillies auprès des sinistrés et des populations riveraines d’inondations, des autorités administratives, politiques et traditionnelles, des sectorielles, des ONG et associations locales». Dawa Kodeme précise même que globalement, les sinistrés ne veulent ni plus ni moins que l’amélioration de leurs conditions de vie, avec en prime, l’urgence de les recaser.