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Actualités of Tuesday, 10 July 2018

Source: cameroon-info.net

Les signes du pourrisement du régime Biya après plus de 30 ans de règne

Paul Biya dans sa jeunesse Paul Biya dans sa jeunesse

L’universitaire se désole notamment de voir un Etat « obligé de baisser la tête » face aux revendications des communautés.

Pour Dieudonné Essomba le système qui gouverne le Cameroun depuis l’indépendance est en bout de course. L’économiste réputé pour ses prises de positions iconoclastes sur la vie sociopolitique camerounaise a effectué une nouvelle sortie tonitruante le 8 juillet 2018. Invité de l’émission L’Arène (Canal 2 international), l’ingénieur à la retraite a décrit un système gouvernant décadent. « Le régime que nous avons est la tête d’un système néocolonial, qui a évolué, qui a mûri et qui pourrit. C’est un système qui ne peut plus se renouveler. Il est dépassé et il ne peut conduire qu’à des blocages. Il ne marche nulle part », a-t-il asséné dimanche soir.

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Dieudonné Essomba illustre son propos par des exemples pris dans l’histoire arécente du Cameroun. « Malgré les emprisonnements qu’est-ce qui a changé ? La corruption est partout ! Maintenant les conflits inter-tribaux apparaissent tous les jours. Les tensions entre l’Etat et les communautés. Par exemple l’Ecole normale du Grand Nord. Or les communautés du Nord disent : « cette école nous appartient » et l’Etat a été obligé de baisser la tête ! Et c’est comme ça partout ! Les anglophones se plaignent, on prescrit de les recruter ». C’est selon lui la preuve que l’Etat est en pleine déliquescence. « C’est-à-dire qu’en fait, l’Etat lui-même n’est même plus capable de respecter ses propres principes. Parce que c’est un Etat dépassé ! »

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Sur la question du tribalisme, l’économiste estime que la rotation de la gestion du pouvoir par région proposée par le professeur Joseph Owona « est une solution de gens incapables de sortir de leur système ». Il soutient que « cela maintient le tribalisme ». A son sens ce qui est dangereux c’est quand les tribus commencent à se disputer l’Etat. Il propose pour éviter la catastrophe, de le diviser en deux entités : « une partie réservée aux communautés et une partie ouverte ».