Actualités of Saturday, 15 November 2025
Source: www.camerounweb.com
Une polémique éclate au Cameroun après la révélation de documents suggérant que Elections Cameroon (Elecam) aurait artificiellement augmenté le nombre d’électeurs inscrits dans le département de la Lekié lors de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Selon des sources proches de l’opposition et des militants de la société civile, ces manipulations visaient à attribuer un score écrasant au président sortant, Paul Biya, dans cette région stratégique. Les chiffres comparatifs, basés sur les archives d’Elecam et du Conseil constitutionnel, montrent une disparité flagrante : 125 491 électeurs inscrits en 2018, 37 187 en 2020 lors des élections locales, puis une explosion à 160 527 électeurs en 2025, soit une augmentation inexpliquée de plus de 100 000 inscrits.
Cette révélation soulève des questions sur l’intégrité du processus électoral et renforce les accusations de fraude déjà portées contre Elecam. Les opposants dénoncent une stratégie délibérée pour gonfler les résultats en faveur de Paul Biya, qui aurait obtenu entre 91 % et 95 % des voix dans la Lekié. Lors des élections locales, où le contrôle est plus strict, les chiffres redeviennent cohérents avec la réalité démographique, ce qui laisse penser à une manipulation ciblée lors des scrutins présidentiels. « Elecam fabrique les résultats pour donner à Paul Biya des scores irréalistes. C’est une fraude organisée ! », s’indigne un membre du Front Social National du Cameroun (FSNC).
Les accusations de fraude ne se limitent pas à la Lekié. Depuis la proclamation des résultats, plusieurs partis d’opposition et organisations de la société civile dénoncent des irrégularités massives, allant du bourrage d’urnes à la falsification de procès-verbaux. Ces révélations interviennent alors que le Conseil constitutionnel s’apprête à valider définitivement les résultats, attribuant à Paul Biya une victoire avec 53,66 % des suffrages, face à Issa Tchiroma Bakary, qui revendique plus de 60 %. « Comment peut-on accepter des résultats aussi truqués ? Il faut un audit indépendant et l’annulation de ce scrutin frauduleux ! », déclare un responsable du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).
Face à ces allégations, ni Elecam ni le gouvernement n’ont encore réagi officiellement. Pourtant, la pression monte pour exiger une enquête transparente et des sanctions contre les responsables de ces manipulations. Alors que la communauté internationale commence à s’inquiéter de la crédibilité du processus électoral camerounais, une question persiste : le pays acceptera-t-il ces résultats contestés, ou la mobilisation citoyenne et les pressions extérieures forceront-elles un nouveau scrutin ? Une chose est sûre : ce scandale a déjà profondément ébranlé la confiance dans les institutions électorales du Cameroun.